L’ancien directeur de la communication du Paris Saint-Germain a été mis en examen à Paris dans l’enquête portant sur des soupçons de fuites d’informations confidentielles au profit du club, a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier, confirmées par le parquet.
Jean-Martial Ribes, 57 ans, a été mis en examen à Paris le 1er décembre, notamment pour corruption et trafic d’influence actifs, complicité et recel de détournement de la finalité d’un traitement de données à caractère personnel, usurpation de l’identité d’un tiers en vue de troubler sa tranquillité ou porter atteinte à son honneur et harcèlement moral en ligne, selon le parquet de Paris.
«Jean-Martial Ribes conteste les faits qui lui sont reprochés et précise que toutes les actions qu’il a réalisées pendant ses nombreuses années de présence au sein du PSG ont toujours été faites dans la légalité, que ce soit dans le cadre de la promotion, du développement ou de la défense des intérêts du club en France et à l’étranger», a souligné auprès de l’AFP son avocat, Me Romain Vanni.
D’après un rapport d’enquête dont l’AFP a eu connaissance, M. Ribes est notamment soupçonné d’avoir demandé au référent supporters au PSG et ancien membre des renseignements, Malik Naït-Liman, de trouver des informations confidentielles sur le supporter que Neymar avait giflé en 2019, afin de le discréditer. En échange de places pour des matches, Malik Naït-Liman aurait alors sollicité un contact policier pour trouver sa date de naissance, son adresse, ses antécédents judiciaires. Des informations diffusées ensuite par le compte Twitter dénommé «Paname Squad». M. Naït-Liman et ce policier sont eux aussi mis en examen.
En octobre 2022, Mediapart avait révélé que le club avait chargé une agence de communication, Digital Big Brother (DBB), de 2018 à 2020, de créer de faux comptes Twitter (rebaptisé X) pour mener des campagnes hostiles à des cibles du club de la capitale, ce que ce dernier conteste. L’histoire à tiroirs a éclaté en septembre 2022, portant d’abord sur des soupçons de transmissions, notamment au PSG, d’informations confidentielles sur certaines personnes issues de fichiers de police.
Parmi les mis en cause, le lobbyiste franco-algérien Tayeb Benabderrahmane, soupçonné d’avoir fourni un temps au club des informations confidentielles obtenues par des policiers, et détenu des informations compromettantes pour le Qatar et pour Nasser Al-Khelaïfi, le patron du club, qui ont pu servir pour exercer un chantage. «NAK» a depuis annoncé une plainte en diffamation contre lui.
Le lobbyiste, qui affirme avoir été détenu arbitrairement au Qatar pendant six mois début 2020, a obtenu de son côté l’ouverture fin janvier d’une information judiciaire pour tortures, enlèvement et séquestration.