Dépaysement total. En moins d’une semaine, le Stade Rochelais est passé des trombes d’eau et du vent glacial à la douceur de l’été austral. Battus dimanche dernier par le Leinster (9-16) à domicile dans des conditions météo dantesques, les doubles champions d’Europe en titre ont rapidement pris la direction du Cap, en Afrique du Sud, pour un choc capital samedi (14h) face aux Stormers. Une petite semaine au soleil, de l’autre côté du globe, rallié dès le début de semaine. «On a eu des entraînements mercredi et jeudi matin. Les conditions sont excellentes, les gars sont contents de s’entraîner comme ça au soleil», souligne Romain Carmignani, l’entraîneur des avants rochelais.

Si le groupe rochelais a eu le temps de découvrir la ville et ses environs, notamment d’observer la superbe vue depuis la «Table Mountain» qui surplombe la ville, ou de faire quelques bons restaurants, il n’a pas traversé le globe pour faire du tourisme. La Rochelle a vu, dimanche, sa série record de seize succès de rang en Champions s’arrêter brutalement face à la province de Dublin. Ce deuxième match s’annonce donc capital pour la suite de la compétition.

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Pour l’occasion, Ronan O’Gara et son staff ont reconduit les 23 mêmes joueurs. «On est tous frustrés par rapport à ce match. On est revanchards, poursuit Romain Carmignani. Tout le monde est bien, on a juste envie de jouer…» Reda Wardi, le pilier international, appuie : «Perdre à domicile, ça ne doit pas être acceptable par respect pour notre maillot et notre public. On est vexés, on ne banalise pas cette défaite.»

La venue du double champion d’Europe en titre est un petit événement. Et les Stormers, battus d’entrée à Leicester, doivent également se reprendre. Forts d’une série d’invincibilité à domicile depuis leur intégration l’an dernier dans la compétition. «Ils ont un vrai jeu d’attaque très rapide, avec beaucoup de qualités offensives derrière», met en garde Dillyn Leyds, qui connaît bien la province du Cap pour y avoir joué entre 2015 et 2020. Et d’ajouter : «Mais ils sont aussi très forts en mêlée, ils l’ont montré dans l’URC (United Rugby Championship, ex-Ligue celte, NDLR). Ils se sont préparés depuis longtemps, ils ont été clairs : c’est LE gros match pour eux.»

L’ailier sud-africain du Stade Rochelais aura la chance d’évoluer devant sa famille au DHL Stadium. «Ce seront les seuls supporters de La Rochelle dans le stade», plaisante-t-il. À son arrivée sur ses terres, sa famille était venue l’accueillir à l’aéroport et tout le monde a fondu en larmes, devant l’ensemble de l’équipe rochelaise. «Toute sa famille était là, ses parents et sa famille étaient en pleurs. C’est forcément particulier pour lui», raconte Romain Carmignani. Pour le reste, les Sud-Africains ont bien fait comprendre aux Maritimes l’importance que revêt ce deuxième match.

Lors de la mise en place au stade du Cap, les joueurs du Stade Rochelais ont pu voir, à leur retour dans les vestiaires, que les télés diffusaient… le dernier quart de finale explosif entre les Bleus et les Sud-Africains. «C’était moyen pour nos internationaux, mais cela montre qu’il y a une vraie rivalité. On est au pays du rugby, tout le monde veut devenir un Springbok.» Le pilier gauche des Bleus, Reda Wardi, a pris la chose avec humour : «Ils voulaient un peu nous narguer. Je pense que l’objectif était de nous faire rire, c’était bon enfant…»

Ça le sera sûrement beaucoup moins sur le terrain. «Ils vont nous faire beaucoup courir, il va faire très chaud, met en garde Romain Carmignani. Ils vont essayer de beaucoup nous déplacer, après on ne sait pas s’ils seront capables de tenir sur la densité physique. Ce sera un vrai test-match !»