À peine a-t-elle été nommée, que Fadila Khattabi pourrait déjà être au cœur d’une polémique. Et pour cause, la nouvelle ministre en charge du Handicap a été condamnée aux prud’hommes le 23 juin dernier, a révélé Médiapart jeudi 20 juillet, quelques heures seulement après sa nomination.
L’ancienne députée aurait été contrainte de verser la somme de 6 522,27 euros à son ex-collaboratrice au titre d’heures supplémentaires non payées. L’Union Syndicale Solidaires de Côte-d’Or a immédiatement réagi, percevant sa nomination comme un «nouvel affront aux millions de travailleuses et de travailleurs». Peu de réactions en revanche du côté de la classe politique. Seul le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure a commenté sur Twitter : «Rien à dire. Les critères d’entrée au gouvernement Borne étaient parfaitement respectés.»
À lire aussiRemaniement : par qui les députés nommés au gouvernement vont-ils être remplacés à l’Assemblée ?
Macroniste de la première heure, Fadila Khattabi a été élue députée de Côte-d’Or en 2017 en battant largement le candidat du Rassemblement national. Elle est en revanche réélue de justesse en 2022 face à une candidate Nupes.
À l’Assemblée, elle s’est fait remarquer pour sa pugnacité et son franc-parler. Présidente de la commission des Affaires sociales depuis 2020, elle s’est illustrée dans son rôle clef lors de l’examen de la réforme des retraites. Une séquence lors de laquelle la Nupes l’accuse, entre autres, d’avoir déclaré irrecevables un certain nombre d’amendements.
«La présidente de la commission des affaires sociales Fadila Khattabi rentre au gouvernement. C’est un remerciement pour services rendus après nous avoir empêchés de voter sur les amendements en commission lors du débat sur l’abrogation de la réforme des retraites à 64 ans.», a commenté le député insoumis Thomas Portes jeudi en fin de journée.
Mais qu’importe. Sa loyauté et sa détermination ont fini par payer. Charge à elle de relever le défi de la mise œuvre de la déconjugalisation de l’Allocation adulte handicapée (AAH). Une mesure réclamée de longue date, et promesse de campagne d’Emmanuel Macron qui doit être appliquée dès le 1er octobre prochain.
