En entrant dans une banque canadienne, les immigrants francophones découvrent un nouveau jargon : carte de débit, carte de crédit, récompenses, cote de crédit… Il faut savoir qu’au Canada, la carte de débit (ou carte Interac) ne sert qu’à retirer de l’argent et à réaliser des transactions débitées immédiatement sur le compte chèque. Pour acheter sur internet, il faut une carte de crédit, reliée à un compte à part et qu’il faudra rembourser à échéances. Les achats réalisés via cette carte permettent d’obtenir du cashback(ou récompense), sous forme de remboursement d’un pourcentage des dépenses.

«La carte de crédit a son importance au Canada car elle permet de construire votre cote de crédit, afin de vérifier votre solvabilité en cas d’achat de bien immobilier, mais aussi pour trouver un emploi, louer une voiture ou acheter un forfait de téléphone, explique Vanessa Rodriguez, responsable du service à la clientèle particuliers à la Banque Nationale du Canada. Je conseille aux nouveaux arrivants d’utiliser leur carte de débit uniquement pour retirer de l’argent et de réserver la carte de crédit à tous leurs achats, afin d’augmenter leur cote de crédit. Car si vous remboursez régulièrement votre compte crédit, votre cote de crédit sera bonne et votre limite de crédit autorisée augmentera. Il faut compter au moins trois mois pour bâtir son historique de crédit».

Avant même leur arrivée sur le sol canadien, les immigrants peuvent préouvrir un compte sur le site web de la Banque Nationale du Canada et bénéficier de la gratuité des frais bancaires pendant trois ans (soit environ 700 $ CAD). D’autres banques déploient des stratégies pour attirer les nouveaux arrivants : à la RBC, ils peuvent obtenir une limite de crédit de 15.000 $ CAD, sans aucun antécédent de solvabilité requis et bénéficient d’une exonération des frais mensuels sur les services bancaires pendant un an. À CIBC, cette exonération est valable deux ans et les nouveaux arrivants obtiennent 350 $CAD à l’ouverture d’un compte Intelli CIBC.

Installée depuis 17 ans à Montréal, Services d’Acadie est une société comptable professionnelle spécialisée dans la fiscalité des expatriés et des non-résidents. Un aspect souvent méconnu des immigrés mais qui a son importance. «Il faut savoir qu’au Canada, il existe un impôt de départ qui frappe le patrimoine resté à l’étranger. Si vous avez un patrimoine professionnel en France, que vous vous développez au Canada et en Amérique du Nord et que vous rentrez en France au bout de dix ans, l’impact fiscal sera majeur, informe Éric Lescure, conseiller en fiscalité à Services d’Acadie. Notre objectif est de répondre aux problématiques fiscales tout au long du cycle de vie de l’expatriation : sur le patrimoine resté en France, sur les déclarations d’impôt au Canada et en France, sur les héritages, les donations en provenance de la France… Avant même leur arrivée, nous aidons les immigrants à limiter l’impact fiscal d’une installation au Canada, car dans un projet d’immigration, il ne faut pas négliger la fiscalité.» Un blog et des webinaires renseignent également les expatriés sur leurs obligations fiscales : www.servicesdacadie.com.