Les industriels de l’agro-alimentaires sont «d’accord sur le principe» de négociations anticipées entre les supermarchés et leurs plus gros fournisseurs, jugeant réaliste de pouvoir les clore au 31 janvier, selon le président de la principale organisation du secteur (Ania), Jean-Philippe André.

Le gouvernement a demandé «d’anticiper les négociations annuelles à venir, qui devaient s’achever le 1er mars 2024», au terme de discussions avec les supermarchés et leurs fournisseurs de l’agro-industrie, a détaillé à l’AFP Jean-Philippe André jeudi. «Nous sommes d’accord sur le principe, qui permet de faire cesser cette suspicion selon laquelle nous ne voudrions pas négocier», a-t-il observé, tout en demandant que «quel que soit le dispositif qui soit mis en place, il faut faire attention à ne pas défavoriser les PME» du secteur.

«Anticiper d’un mois» en clôturant les négociations pour 2024 «au 31 janvier doit être un objectif pouvant être atteint» a-t-il estimé avec prudence, disant que l’Ania (Association nationale des industries alimentaires) allait «interroger (ses) adhérents sur ce point».

Distributeurs et industriels agroalimentaires négocient chaque année de décembre jusqu’au 1er mars les conditions de vente d’une large partie des produits vendus tout le reste de l’année en grandes surfaces. Lors du dernier épisode conclu en mars dernier, le prix moyen payé par les supermarchés aux industriels a augmenté de 9%. Mais le prix d’un certain nombre de matières premières a décru depuis cette date et le gouvernement a appelé les différentes parties à se remettre autour de la table pour revoir les tarifs.

Selon les distributeurs, très peu de leurs fournisseurs industriels ont ces derniers mois joué le jeu de ces renégociations et l’inflation est restée très élevée dans les rayons des grandes surfaces. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé jeudi une ouverture anticipée des négociations 2024 entre les 75 plus grands industriels et leurs clients de la grande distribution. «Plutôt que d’avoir des négociations qui se concluent au printemps 2024, elles seront conclues au début de l’année 2024», a-t-il expliqué, annonçant «un texte de loi qui gravera dans le marbre l’anticipation de cette négociation». Les négociations pour 2024 vont donc s’ouvrir plus tôt, avec pour objectif «des baisses de tarifs dès le mois de janvier 2024», a déclaré M. Le Maire sur France 2.