Le deuxième ligne de Montpellier Bastien Chalureau (31 ans, 6 sélections) a été intégré vendredi au groupe des 33 après la blessure de Paul Willemse. Et cela déplaît fortement à certains députés du groupe La France Insoumise (LFI). La raison ? Chalureau a été condamné en novembre 2020 à six mois de prison avec sursis et l’interdiction de porter une arme pendant cinq ans par le tribunal correctionnel de Toulouse en pour des « faits de violence avec la circonstance que ces derniers ont été commis en raison de la race ou de l’ethnie de la victime ».
Rappel des faits. Début 2020, alors au Stade toulousain, il avait agressé en pleine rue deux personnes, dont l’ancien rugbyman d’Agen et de Colomiers Yannick Larguet. Chalureau, qui reconnaît les faits de violence a toujours nié le caractère raciste de l’agression et a fait appel. Alors que l’instruction est toujours en cours, le député de La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis Thomas Portes, a déclaré ce dimanche sur RMC. « Il y a eu une condamnation pour une bagarre à la sortie d’une soirée, et ce n’est pas une bagarre anodine. Il a dit des mots racistes, deux témoignages ont confirmé ses propos. Il a été condamné à de la prison avec sursis. Dans les motifs de la condamnation, il est dit que ces violences ont été commises en raison de l’ethnie ou de la race. On ne peut pas accepter aujourd’hui d’avoir un joueur de rugby en équipe de France qui a été condamné pour des faits racistes. La première des choses, c’est qu’il aurait fallu que Fabien Galthié ne l’appelle pas. »
«La sélection de [Bastien Chalureau] sans excuse publique est une erreur publique pour le XV de France », a également écrit ainsi, samedi, sur son compte X (anciennement Twitter) François Piquemal, député de Toulouse.
« Avec mon collègue député François Piquemal, nous allons saisir dès lundi la ministre des Sports (Amélie Oudéa-Castera) pour qu’elle intervienne et qu’elle demande à l’équipe de France de ne pas le sélectionner, enchaîne Thomas Portes sur RMC. Cette violence raciste n’est pas anodine. On est un an et demi après l’assassinat d’un autre rugbyman, Federico Martín Aramburú, en plein Paris, par des militants d’extrême droite parce qu’il s’était opposé à une agression raciste. Il y a un phénomène qui est en train de grandir dans le rugby, il y a de plus en plus d’événements racistes. Regardez ce qui se passe dans les divisions inférieures… Envoyer un signal en disant qu’on peut représenter l’équipe de France, alors qu’on a été condamné pour des propos racistes, c’est absolument inacceptable.»
«Bastien Chalureau reconnaît les faits (la bagarre) mais nie les propos racistes», a réagi Florian Grill, le président de la FFR, interrogé dimanche matin par RMC Sport. L’homme fort du rugby français rappelle que le joueur de 31 ans a fait appel après avoir été condamné à six mois de prison avec sursis en novembre 2020 et enchaîne : «Je pense que les propos racistes sont bien sûr inacceptables s’ils ont été tenus mais il convient de laisser faire la justice.»
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