Pari gagné pour Gabriel Attal. En annonçant l’interdiction de l’abaya à quelques jours de la rentrée scolaire – se plaçant ainsi sur le devant de la scène – le ministre de l’Éducation nationale nommé en juillet dernier peut se vanter d’avoir réussi ses débuts. C’est ce que révèle le sondage Odoxa-Backbone Consulting réalisé pour Le Figaro, qui souligne aussi que les trois quarts des Français (74%) soutiennent cette mesure.
Les premiers pas du benjamin de la macronie rue de Grenelle – après être déjà passé par le secrétariat d’État à la Jeunesse, le porte-parolat du gouvernement, et le ministère délégué aux Comptes publics -, ont donc le mérite de trancher avec ceux de son prédécesseur. Par ses récentes sorties, l’élu des Hauts-de-Seine s’est attiré les félicitations du chef de l’État, mais aussi la confiance d’un Français sur deux (49%), soit onze points de plus que Pap Ndiaye à la même époque.
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Ses récentes sorties lui ont ainsi permis d’être un visage identifié de l’exécutif, qui s’avère par ailleurs clivant politiquement. Malgré ses origines socialistes, Gabriel Attal est désormais majoritairement soutenu par la droite, dont 76% des sympathisants disent avoir une bonne opinion de lui. À l’inverse de la Nupes, qui exprime beaucoup plus de défiance à son égard : qu’il s’agisse des électeurs socialistes (61%), écologistes (70%) ou Insoumis (82%).
Malgré sa rentrée réussie, le ministre reste attendu, notamment par la gauche, sur les nombreux dossiers auxquels il va devoir s’attaquer. À commencer par l’amélioration du «niveau de lecture, d’écriture et de calcul en primaire». Sur cette question, à peine plus de 4 Français sur 10 (46%) croient en ses capacités. Idem pour la progression sur «la sécurité des établissements», «l’autonomie des chefs d’établissements» et «le niveau en mathématiques des élèves du secondaire» (42%). «Mais plus de 40% de confiance pour être efficace sur ces objectifs, ce n’est pas si mal, tous ses prédécesseurs s’étant cassés les dents sur ces sujets et n’étant pas parvenus à convaincre les Français de leur efficacité dans ces domaines», observe Gaël Sliman, président d’Odoxa.
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Pour le reste, les annonces du ministre sont bien accueillies. Qu’il s’agisse de l’interdiction l’abaya ou du rétablissement des épreuves de spécialité du bac au moins de juin, respectivement soutenues par 74% et 76% de citoyens. L’objectif de «faire de la lutte contre le harcèlement à l’école une priorité absolue» fait aussi consensus (88%), tout comme la volonté, dans une moindre mesure, d’expérimenter l’uniforme ou la tenue unique à l’école (63%). «Notons tout de même que sur ce dernier sujet, comme pour l’interdiction de l’abaya, que les plus directement concernés, c’est-à-dire les parents et surtout les élèves eux-mêmes sont nettement plus circonspects», fait remarquer Gaël Sliman.
Enfin, l’image de Gabriel Attal est globalement positive. Le ministre est salué comme étant «courageux», «sympathique» et «compétent» par six Français sur dix. Dans un gouvernement longtemps critiqué pour être trop technique, le macroniste est aussi perçu comme un «vrai» politique. Avec les défauts qui peuvent y être associés, à savoir le fait d’être «ambitieux» (80%) mais surtout «pas sincère» (51%). Ses points faibles se trouvent aussi du côté des jeunes générations – élèves et parents -, moins nombreux à le plébisciter que les seniors.