Les Bleus ont frappé fort, vendredi dernier, en lançant «leur» Coupe du monde (8 septembre au 28 octobre) par une victoire éclatante sur la Nouvelle-Zélande (27-13) au Stade de France. Leur deuxième adversaire, l’Uruguay, est plus modeste puisqu’il n’est que 17e au classement mondial. Une rencontre qui aura lieu au stade Pierre-Mauroy de Lille. Le match est à suivre sur TF1 (coup d’envoi 21h), commentée par François Trillo et son consultant Benjamin Kayser, mais aussi en direct sur le site du Figaro, où le pimpant Thomas Larroquette vous fera vivre la confrontation minute par minute.

Les patrons laissés au repos. Après la victoire face à la Nouvelle-Zélande en ouverture, Fabien a décidé de laisser souffler une très grande partie de son équipe dite «premium» (même s’il ne veut plus désormais utiliser ce terme). Au total, douze changements dans le XV de départ : seuls Cameron Woki en deuxième ligne, Yoram Moefana au centre et Gabien Villière sur une aile conservent une place de titulaire. Fabien Galthié est revenu sur son choix de faire tourner son effectif : «L’enjeu pour nous, c’est de constituer la meilleure équipe de France du moment. C’est le cas, avec cette équipe qui a remis de la fraîcheur, qui a eu de la préparation, qui est passée par des chemins différents… mais qui, depuis quatre années, a vécu ensemble. Cette équipe constitue la meilleure équipe de France du moment pour ce match.»

Ce jeudi, ce sera la première que la France et l’Uruguay s’affrontent lors d’un match officiel. Les deux équipes avaient disputé, au début des années 1960 et dans les années 1980, deux matches non officiels. Il s’agit de la cinquième participation des «Teros» (voir ci-dessous) à la Coupe du monde après avoir disputé celles de 1999, 2003, 2015 et 2019. Les Sud-Américains avaient réussi le tour de force, il y a quatre ans, de faire chuter les Fidji (30-27). Avec la «garra charrua» – cet état d’esprit typiquement uruguayen qui mêle combativité, fierté et don de soi -, ils avaient signé le plus bel exploit en Coupe du monde depuis le succès retentissant du Japon sur l’Afrique du Sud (34-32), à Brighton en 2015. Cet été, en match de préparation, les Uruguayens avaient battu leurs voisins argentins (qui alignaient une équipe remaniée), à Montevideo (33-13). Méfiance donc.

Longtemps, l’Uruguayen le plus célèbre du Top 14 a été l’emblématique deuxième-ligne du Castres Olympique Rodrigo Capo Ortega. Une icône du CO qui a porté très haut les couleurs de son pays. Aujourd’hui, on compte encore sept joueurs qui évoluent dans le championnat de France : Santiago Arata (Castres), Manuel Leindekar (Bayonne), Andrés Vilaseca (Vannes, Pro D2), Nicolas Freitas (Vannes), Germán Kessler (Provence Rugby, Pro D2), Felipe Berchesi (Dax, Pro D2), Agustin Ormaechea (Nice, National, 3e division). Dans le groupe uruguayen, on retrouve également trois autres joueurs qui sont passés par des équipes françaises : Juan Manuel Alonso (Brive), Reinaldo Piussi (Oyonnax) et Mateo Sanguinetti (Massy).

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Fabien Galthié l’a lui-même raconté : «Souvent, je recevais des messages : « Quand est-ce que vous venez ? » Nous avons le sentiment d’avoir une dette envers cette région, que nous remboursons un peu. Avec le staff, nous avons une petite dette avec le Nord, puisque nous avons passé beaucoup de temps dans le Sud.» Si c’est la première fois que les Bleus de Galthié viennent à Lille, le XV de France est, dans un passé récent, déjà venu dans la capitale nordiste.

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En novembre 2012, les Bleus, alors coaché par Philippe Saint-André, s’étaient imposés face à l’Argentine (39-22) dans l’enceinte lilloise. Six ans plus tard, en novembre 2018, face à ces mêmes Pumas, la troupe de Jacques Brunel s’était à nouveau imposée à Lille (28-13). À noter que ce stade a également accueilli les demi-finales du Top 14 en 2014 et 2021. Si la région vibre pour le foot, le ballon ovale n’est pas délaissé puisque la Ligue régionale des Hauts-de-France compte plus de 10.000 licenciés.

Dans le monde du rugby, on connaît évidemment les Pumas d’Argentine. Mais pourquoi les Urugayens sont surnommés les «Teros» ? L’équipe de rugby à XV du pays a choisi de se faire appeler du nom de cet oiseau (le Vanneau téro), présent en Amérique du Sud. Dans les livres d’ornithologie, cet oiseau est présenté comme «querelleur et provoquant des disputes avec toutes les autres espèces de la même prairie». Espérons qu’il n’en sera pas de même sur la pelouse du stade Pierre-Mauroy de Lille…