La société de technologie médicale Reev a annoncé jeudi avoir levé 3 millions d’euros en vue de lancer sur le marché une orthèse robotisée du genou pour aider les personnes atteintes de troubles de la marche. Cette «orthèse motorisée avec une direction assistée du genou», qui s’inspire d’une technologie connectée du secteur automobile, permettra d’augmenter les capacités motrices de la jambe «en fonction des données collectées par un capteur d’analyse du mouvement», a indiqué à l’AFP Amaury Ciurana, cofondateur et patron de la société toulousaine.
Avec ces fonds, l’entreprise va finaliser son prototype clinique, renforcer sa recherche et développement et lancer de nouvelles études auprès de patients. «Le but c’est de commencer aux États-Unis parce que le temps d’accès au marché y est plus rapide», parce que «la majorité de nos partenaires se trouvent là-bas» et «parce que les assurances américaines remboursent les orthèses électroniques à un prix supérieur à 30.000 dollars», explique cet ingénieur en aérospatiale, qui compte se lancer en Europe par la suite.
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Les orthèses robotisées sont conçues pour les personnes atteintes d’un trouble neurologique de la marche après un accident cardiovasculaire, une sclérose en plaques ou une paraplégie partielle. Il existe des orthèses passives, comme les genouillères ou les attelles qui maintiennent la jambe pour stabiliser le mouvement, mais celles-ci «n’apportent pas d’assistance pour se relever, monter les escaliers ou marcher plus longtemps», souligne Amaury Ciurana.
Dans un premier temps, Reev va distribuer son capteur à des cliniques de rééducation et d’appareillage aux États-Unis. Ce capteur permet de faire une analyse de la marche avant de porter l’orthèse, c’est-à-dire comprendre sa vitesse, sa symétrie, la longueur de foulée, autant de données qui seront «intégrées dans la commande de l’exosquelette» pour permettre une rééducation sur mesure du patient, détaille Amaury Ciurana.
Créée avec un autre ingénieur et docteur en mécatronique, Robin Temporelli, la start-up a signé un partenariat stratégique avec Thuasne, spécialiste français de l’orthopédie, implanté lui aussi aux États-Unis, pour «préparer ensemble les tests cliniques» et «l’accès au marché américain pour 2025».