«Gérard Depardieu est un immense acteur, il a servi les plus beaux textes. C’est un génie de son art. (…) Il rend fier la France», a affirmé Emmanuel Macron dans une émission spéciale «C à vous» sur France 5 hier soir. Des propos qui n’ont pas eu l’air de plaire à François Hollande, invité au micro de Léa Salamé. «Il (Emmanuel Macron, NDLR) a parlé de Gérard Depardieu, de son talent, de la présomption d’innocence. Moi, je vais vous parler des 14 femmes agressées. Je vais vous parler des femmes humiliées. Je vais vous parler des femmes bouleversées par les images qu’elles ont vues. Je vais vous parler de toutes ces femmes qui, au travers de Gérard Depardieu, voient ce que peut être la violence, la domination, le mépris. C’est ça qui était attendu du Président de la République, accuse François Hollande. C’est de parler des femmes et pas simplement de dire que Gérard Depardieu était un grand acteur.» «Non, nous ne sommes pas fiers de Gérard Depardieu.» martèle l’ancien locataire du Faubourg Saint-Honoré qui, pour un peu, aurait ressorti sa célèbre anaphore.

Emmanuel Macron a également donné son avis sur la proposition de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, de destituer l’artiste de sa Légion d’honneur. «Est-ce que je vais commencer à retirer la Légion d’honneur à des artistes ou à des responsables quand ils disent des choses qui me choquent ? La réponse est non», a déclaré, d’un ton affirmatif, le président de la République. Avant d’ajouter que la Légion d’honneur n’était pas là pour faire la morale. Son prédécesseur à l’Élysée lui rétorque, toujours au micro de Léa Salamé : «Ce que doit être la Légion d’honneur pour tous ceux qui la reçoivent, c’est la fierté, parce que c’est une action accomplie au service de l’intérêt général.»

Interrogé sur les mots de «chasse à l’homme» à l’égard de Gérard Depardieu employés par son successeur, François Hollande tempère : «C’est souvent ce qui est dit. Je connais les excès, je connais aussi l’accumulation de ce que peuvent être les réseaux sociaux.» Avant de s’indigner : «Mais il faut aussi parler clair et dire ce qu’une action pour les femmes suppose : il a fait de cette cause la grande affaire de son quinquennat et voilà comment il traite la question de Gérard Depardieu…»