La situation est inextricable. Alors que les tensions en mer rouge restent vives, l’armateur danois Maersk et d’autres leaders du transport maritime, l’allemand Hapag-Lloyd, le français CMA-CGM, l’italo-suisse MSC ont tour à tour suspendu tout transit en mer Rouge. Et le commerce international commence à sérieusement souffrir de la situation. Les grands groupes dont les produits sont principalement produits en Chine et en Asie sont les premiers concernés. C’est le cas d’Ikea, le géant suédois de l’ameublement, qui vient d’annoncer que le blocage de la mer Rouge risquait d’entraîner des retards dans la livraison de certains produits, voire des pénuries.
«La situation dans le canal de Suez va entraîner des retards et pourrait même être à l’origine d’indisponibilités sur certains produits Ikea», s’est alarmée la société mère du groupe suédois, Inter Ikea Group, sur CNN, expliquant que la «principale priorité» était avant tout d’assurer la sécurité de ses équipes. «Nous sommes en dialogue étroit avec nos partenaires de transport pour assurer la sécurité des personnes travaillant dans notre chaîne de transport et pour prendre toutes les précautions nécessaires pour assurer leur sécurité», a précisé le groupe.
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Inter Ikea Group a fait savoir qu’il était en train de réfléchir à de nouvelles options d’acheminement pour garantir la disponibilité de ses produits et honorer ses commandes. En attendant, la société se veut rassurante sur le bon acheminement de ses produits pris en charge par des «partenaires de transports», et indique ne posséder aucun porte-conteneurs. Pour autant, elle assure être en train de continuer à surveiller la situation.
Qualifiée d’«autoroute de la mer», la mer Rouge relie la Méditerranée à l’océan Indien, et in fine, l’Europe à l’Asie. Une route commerciale incontournable, alors qu’environ 20.000 navires transitent chaque année par le canal de Suez, autre porte d’entrée et de sortie des navires passant par la mer Rouge. Selon l’International Chamber of Shipping (ICS), 12% du commerce mondial transiterait ainsi par cette mer intercontinentale. Mais largement affectée par les attaques des Houthis.
Pour rappel, les militants Houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, ont déclaré qu’ils frappaient des navires dans la mer Rouge pour se venger d’Israël. Au cours du mois dernier, ces derniers ont lancé pas moins d’une centaine d’attaques contre une douzaine de navires commerciaux et marchands différents naviguant sur cette «autoroute». Près d’une cinquantaine de pays du monde entier ont ainsi été touchés de près ou de loin par ces attaques. Reste à savoir si la coalition lancée par une dizaine d’entre eux, dont la France et les États-Unis, réussira à apaiser les tensions.