«Je vais devoir changer de banque dans les jours à venir», déplore, las, Philippe, 25 ans, client de Ma French Bank depuis trois ans. «C’était une excellente banque, je suis dégoûté de sa prochaine fermeture», ajoute-t-il, sans savoir ce qu’il va faire de ses comptes. Mercredi, la Banque postale a annoncé qu’elle étudiait un «projet de cessation des activités» de sa banque en ligne Ma French Bank. À l’instar de la grande majorité des banques en ligne, à l’exception de BoursoBank (ex-Boursorama) et Fortuneo, Ma French Bank, lancée en 2019, n’est pas rentable.
Pour Philippe, employé dans la logistique, cette filiale du groupe La Poste présentait de nombreux avantages : «des tirelires pour mettre de l’argent de côté, des virements faciles par SMS ou encore des frais et des tarifs attractifs.» Pauline s’inquiète aussi pour son compte bancaire : «Vous allez nous prévenir quand ? Que vous allez fermer ?» Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes ont même cru «à une blague».
La Banque postale a tout de suite tenu à rassurer les 750.000 clients de Ma French Bank, affirmant dans un communiqué que ce projet «ne présente aucun risque pour les avoirs et les dépôts des clients, qui resteraient accessibles tout au long de la procédure». «Ce projet n’impacte en rien vos comptes bancaires et vos services. Vous pouvez continuer de réaliser l’ensemble de vos opérations via votre application, de façon tout à fait normale», indique la banque. La banque publique s’est aussi engagée à tenir ses clients informés de «l’évolution du projet».
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S’il va à son terme, après un processus de 12 à 18 mois, deux cas de figure pourraient s’offrir aux clients de Ma French Bank : tous se verront proposer d’ouvrir un compte dans le réseau physique de la Banque postale, présente dans 7000 bureaux de poste. Mais il est également possible que l’établissement vende son portefeuille de clients à une autre banque, à l’image de ce qu’ont déjà fait ING France et Orange Bank, qui ont récemment jeté l’éponge.
Les clients d’ING France ont été encouragés à migrer chez BoursoBank (ex-Boursorama), filiale de la Société Générale, avec qui la banque néerlandaise avait signé un protocole d’accord pour lui céder une partie de son portefeuille de clients. Plus de 300.000 d’entre eux (sur 500.000) ont finalement transféré leurs comptes courants et leur épargne chez BoursoBank, avec des primes de bienvenue à la clé. De son côté, Orange Bank est entré en négociations exclusives avec BNP Paribas pour la reprise d’une partie de ses 800.000 clients en France.
Dans tous les cas, les clients de Ma French Bank resteront libres : ceux qui le souhaiteront transfèreront leurs comptes dans l’établissement repreneur (qui leur versera probablement une prime de bienvenue pour les séduire). Les autres opteront pour la banque de leur choix.