Depuis 1640 et son démantèlement, on avait perdu trace du palais des Tudor de Collyweston, aujourd’hui village de 500 âmes de la campagne du Northamptonshire. Sur l’ancienne route reliant Londres au nord de l’Angleterre, le site n’est animé que par l’église paroissiale St. Andrew, son hôtel-restaurant (The Collyweston Slater) et par sa, maintenant fameuse, association d’historiens amateurs (Collyweston Historical and Preservation Society).
Selon Le Guide de voyage Tudor, il a appartenu à Lady Margaret Beaufort, mère du roi Henri VII, en 1486 après la bataille de Bosworth. Elle aurait fait, de ce qui était à l’époque un manoir, un véritable palais royal. À cette époque, Collyweston serait devenu le centre administratif des Midlands Pendant plus d’un siècle, Henri VII, Henri VIII puis Elizabeth Ire auraient habité les lieux. Au cours du XVIIIe siècle, après son rachat, la demeure est démontée, ses matériaux remployés, «ne laissant que des terrassements, des terrasses de jardin, deux étangs à poissons et des berges comme indices de l’existence d’une propriété majestueuse», indique Le guide de voyage Tudor.
L’emplacement exact de l’édifice est désormais incertain. En 2018, un groupe d’historiens amateurs lance des fouilles. Avec un budget de 14.000 livres (à peu près 16.300 euros) selon la BBC et la coopération de plusieurs propriétaires fonciers, des analyses radars à pénétration de sol (Lidar) sont entreprises. Le 11 novembre 2023, après plus de 5 ans de recherches, le collectif publie un communiqué officiel sur son site Internet : «Le palais de Collyweston a été retrouvé !».
L’émotion est vive pour les archéologues. «Nous ne sommes qu’une bande d’amateurs, sans argent, sans projets, juste beaucoup d’enthousiasme et contre toute attente, nous avons découvert cela», raconte l’un d’entre eux à la BBC. Le collectif a indiqué que des investigations plus approfondies seraient menées à l’aide d’un radar pénétrant.
Une exposition présente leurs découvertes à la chapelle Lady Margaret à Collyweston, exposition qui devrait s’enrichir au fur et à mesure des recherches.