L’apparition surprise de Jul en dernier relayeur pour allumer le chaudron olympique a pu surprendre mercredi soir à Marseille, mais la presse française donne un écho particulièrement positif ce jeudi matin sur les festivités liées à l’arrivée de la flamme olympique sur le territoire français. Tout au long de la journée, les images spectaculaires se sont succédé, entre la parade maritime du Belem dans la baie de la deuxième ville de France, son entrée dans le Vieux-Port entre feu d’artifice et spectacle de la Patrouille de France, puis la descente de Florent Manaudou sur le sol français.
«Pari réussi pour la cité phocéenne», s’enflamme Sud Ouest, qui avance que la journée «fera date dans l’histoire de Marseille comme dans celle des Jeux olympiques». Le Monde se montre aussi dithyrambique en soulignant «un sans-faute pour célébrer l’arrivée en France de la flamme olympique». La Provence qualifie l’évènement d’«Historique», et affirme que «les Jeux sont lancés» après une journée passée dans «une ambiance de folie».
Pendant toute la journée, plus de 150 000 personnes dont des «familles, minots, plus âgés» ont été majoritairement présentes pour assister aux festivités, «à profiter du soleil provençal et des animations locales» comme le relate Le Parisien. La balade maritime de Belem a impressionné l’envoyé spécial du Figaro, qui la décrit comme une «chorégraphie millimétrée, pour une myriade de coques accompagnées par une météo souriante et un mistral complice». «Le projet des Jeux est, le temps d’une journée baignée de soleil, sorti des bureaux, des cartons, des réunions et des cellules de réflexion pour passer à l’action», peut-on également lire.
«Le ballet incessant du public contraste avec le calme olympien du fort Saint-Jean contigu au Mucem, poursuit le quotidien. Les quarante minutes entre la rade et le cœur battant de la ville ont été extraordinairement riches en émotion.» «Une grandiose parade maritime», avance La Marseillaise.
La principale interrogation de la journée concernait l’identité de deux des trois porteurs de la flamme olympique en dehors de Florent Manaudou, premier à fouler le sol français sur une piste d’athlétisme flottante, installée pour l’occasion. Le nageur a passé le relais à la championne paralympique Nantenin Keïta, championne paralympique sur 400 mètres aux Jeux paralympiques d’été de 2016 à Rio. Le dernier relayeur a ensuite enlevé sa capuche, provoquant la stupeur sur le Vieux-Port. «(Jul) a récupéré la flamme en faisant le signe des mains qui l’a rendu populaire. Une surprise alors que le nom de Zinédine Zidane circulait dans l’après-midi», rappelle La Voix du Nord. La fin de la journée s’est conclue par un concert d’Alonzo et de Soprano à la tombée de la nuit.
Pourtant, comme le rappelle Le Monde, difficile de dire que Marseille a été fidèle à son «titre de ’’centre du monde’’ le temps d’une journée». À l’étranger, les réactions sont peu nombreuses voire inexistantes dans les principaux titres de presse, comme en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Russie ou en Inde.
Au Japon, où l’esprit olympique est particulièrement fort, le Yomiuri shinbun relate le « paroxysme de l’excitation de la foule» au moment où «un chanteur local populaire (Jul, NDLR) a reçu le flambeau et a allumé le chaudron du flambeau.» La BBC souligne les «6000 agents des forces de l’ordre» déployés dans la cité phocéenne et rappelle que le gouvernement «a relevé son niveau de menace pour sa sécurité en octobre dernier après qu’un enseignant (Dominique Bernard, NDLR) a été tué dans une attaque au couteau».