Ingénieur hors du commun, scientifique reconnu, Gustave Eiffel, mort il y a 100 ans, est associé à jamais à sa célèbre tour parisienne de fer, l’un des monuments les plus célèbres au monde.

On doit aussi à ce capitaine d’industrie, véritable «start-upper» avant l’heure, un vaste patrimoine architectural, avec des centaines de constructions sur tous les continents (beaucoup de ponts mais aussi des gares, des phares…), et des inventions dans les domaines de la météorologie et de l’aérodynamique. Autant d’innovations qui ont poussé ses descendants à déposer une demande de panthéonisation de leur illustre aïeul.

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Voici cinq choses à (re)découvrir sur Gustave Eiffel:

Construite en 1889 pour l’Exposition universelle de Paris, la Tour Eiffel, vite devenue le symbole de la France, aurait pu avoir des consonances plus germaniques…

D’origine allemande, Gustave voit en effet le jour en 1832 à Dijon sous le nom de «Bonickhausen dit Eiffel». Après la guerre de 1870 contre la Prusse, l’inventeur va se débarrasser de ce patronyme «de nature à (lui) porter préjudice». Gustave devient définitivement Eiffel et donnera ce nom à sa tour…

Qu’aurait donc bien inventé le chimiste de formation s’il n’avait été détourné vers la métallurgie par une brouille familiale ? Les techniques révolutionnaires qu’il met en place n’ont pas pâti non plus de son échec à l’oral de Polytechnique ! Montage en porte-à-faux, fondations des piles de pont à l’air comprimé, conception pièce par pièce dans ses ateliers de Levallois-Perret, près de Paris, structures métalliques assemblées par rivets…

Les créations d’Eiffel sont aussi bien des prouesses et des innovations techniques que des réussites esthétiques. C’est ainsi son intervention décisive sur l’ossature de la Statue de la Liberté qui rend l’œuvre de Bartholdi techniquement viable.

La construction de la gare de Pest (Hongrie), la première à avoir une façade métallique apparente, installe définitivement sa renommée. Aux quatre coins du monde, on passe commande à Eiffel. Des dizaines et des dizaines d’ouvrages célèbres (le pont de Porto sur le Douro et le viaduc de Garabit, qui se font écho, la coupole de l’observatoire de Nice…) ou moins connus: des phares à Madagascar, une cathédrale péruvienne, la charpente de la poste de Saïgon, des ponts «portatifs» vendus en kit…

Le clou reste bien sûr SA tour Eiffel. Gigantesque mécano assemblé en un temps record (et qui devait initialement être démonté !) et décrié par les intellectuels, il devient alors le plus haut monument au monde (300 mètres) et le restera pendant 40 ans.

Jamais à court d’idées, Eiffel se lance dès 1890 dans un nouveau projet pharaonique: un pont sous la Manche ! Il dépose un brevet pour un système de pont tubulaire sous-marin à parois métalliques résistantes avec enveloppe intérieure en béton, posé sur des points d’appui reposant au fond de la mer…

Ce projet ne verra finalement jamais le jour, pour des raisons au moins autant politiques que techniques. Mais il préfigure ce qui deviendra 104 ans plus tard le fameux Eurotunnel, dont la longueur totale équivaut à… 169 tours Eiffel mises bout à bout.

Eclaboussé par le scandale du Canal de Panama pour lequel il a conçu des écluses géantes – son honneur sera lavé par la justice – Gustave Eiffel, profondément blessé, se retire des affaires. Pour se consacrer jusqu’à sa mort aux recherches scientifiques et expérimentales. En météorologie et en aérodynamique notamment.

Au sommet de la tour Eiffel, il installe un observatoire météo puis un émetteur permanent de TSF. Et lui qui a beaucoup étudié la force des vents pour ses constructions va beaucoup travailler sur les souffleries. Il en crée une à Auteuil dans le XVIe arrondissement (toujours en activité !) qui comporte une veine d’aire de deux mètres de diamètre pouvant atteindre la vitesse de 30 m par seconde.

Ce type de soufflerie, qui sera copié et reproduit à travers le monde, va permettre d’effectuer des tests aérodynamiques dans des domaines très variés: aéronautique, automobile, bâtiment, construction navale, centrales thermiques, ponts…