Noël Le Graët ne manquait déjà pas de casseroles. En fait, il avait déjà une batterie de cuisine complète avant de s’en prendre à Zinedine Zidane en janvier 2023. Interrogé sur RMC, alors que l’avenir de Didier Deschamps n’était pas encore scellé, le désormais ex-président de la FFF assurait qu’il «n’aurait même pas pris (Zidane) au téléphone». Et d’ajouter, au sujet des rumeurs qui envoyaient «ZZ» à la tête de la sélection brésilienne à l’époque : «Je n’en ai rien à secouer.» Et malgré tous ses dérapages précédents, c’est celui-ci qui a causé sa perte, la goutte d’eau. Le monde du football s’est ému de ce manque de considération pour l’ancien meneur de jeu des Bleus, Kylian Mbappé en tête. «Zidane c’est la France, on ne manque pas de respect à la légende comme ça», pestait le buteur du PSG et de l’équipe de France sur les réseaux sociaux. Mbappé, une voix qui porte. Le début de la fin pour «NLG».
«Leo Messi est allé au paradis avec l’Argentine, il a tout gagné ces dernières années, et avec Paris il a vécu l’enfer, nous avons vécu l’enfer, lui et moi.» Signé Neymar, qui avait laissé son élégance au placard au moment d’évoquer ses six années au PSG, et les deux saisons lors desquelles la Pulga a porté les couleurs du club de la capitale. Ce que le Brésilien oublie de dire, c’est que c’est en grande partie lui qui est responsable ses tourments parisiens, ses blessures, ses excès et ses envies d’ailleurs régulières. Le Parc des Princes était prêt à lui donner tout son amour lors de son transfert record (222 M€) en 2017. Il n’en a jamais voulu. Et le voilà désormais en Arabie saoudite, seule terre d’accueil qui pouvait lui permettre de continuer à toucher un salaire aussi pharaonique qu’à Paris, voire plus. Les supporters parisiens ont rapidement salué le départ du «grossier» Neymar, et ce n’est pas ce genre de déclaration qui leur fera changer d’avis… Pour ce qui est de son camarade argentin, il n’a pas besoin d’une exégèse : le champion du monde se débrouille très bien tout seul. «Ce sont deux années pendant lesquelles je n’étais pas heureux», a indiqué le nouveau joueur de l’Inter Miami. Quand on ne fait rien pour s’intégrer, c’est plus dur… Neymar et Messi ont cru que tout leur était dû. Ils ont payé pour voir. Heureusement, Paris a tourné la page.
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Évincé de l’Olympique Lyonnais en mai 2023, quelques mois après le rachat du club par John Textor, Jean-Michel Aulas a signé tacle les deux pieds décollés sur l’homme d’affaires américain. Le 20 août, l’OL est déjà en crise (2 matches, 2 défaites) et le coach, Laurent Blanc, semble perdu. «On entend que Blanc parler et quelques joueurs. Silence radio tout en haut, pas grave Botafogo est premier», ironise un internaute sur Twitter, en référence au fait que Textor est aussi propriétaire du club brésilien de Botafogo et paraît davantage s’en soucier que de l’OL. «Il (Textor) peut envoyer le coach de Botafogo», répond Aulas, alors même que des rumeurs parlent de contacts entre Bruno Lage, en poste à Botafogo, et Lyon. Aulas, président lyonnais de 1987 à 2023, prétextera un piratage de son compte. À d’autres, Jean-Michel…
Toujours dans la série Olympique lyonnais en crise, Moussa Dembélé a donné corps à l’expression «tirer sur l’ambulance». Son ancien club est encore englué à la dernière place de Ligue 1 lorsque l’avant-centre vide son sac fin septembre, à l’occasion d’une interview accordée à Foot Mercato. Il dépeint les dirigeants, en particulier Bruno Cheyrou et Vincent Ponsot, comme des manipulateurs «arrogants et incompétents», qui «font de la communication sans arrêt» et cherchent à «enfumer les supporters». Pour le joueur de 27 ans, aujourd’hui à Al-Ettifaq après cinq ans dans le Rhône, la direction lyonnaise ne porte «aucun projet footballistique sur le long terme, aucune vision» et ne fait «que de la flûte». Et Dembélé de revenir sur les propos de Cheyrou comparant les footballeurs à des actifs : «Je ne sais pas où il se croyait ce jour-là, peut-être dans un bateau d’esclaves ou sur un champ de coton où les gens sont des objets ou des numéros. Je ne suis pas un actif, je suis un être humain ! Il faut respecter les gens.» Le Franco-Malien en avant gros sur le cœur.
Nouvelle star de Tottenham, Dele Alli faisait rêver toute l’Angleterre entre 2015 et 2017. Il n’a jamais réalisé son potentiel et s’est ouvert sur sa vie en juillet dernier, à 27 ans. Pour l’émission The Overlap, interviewé par l’ancien grand joueur Gary Neville, Alli raconte : «À 6 ans, j’ai été abusé sexuellement par des amis de ma mère. Ma mère était alcoolique.» La gorge se noue, les larmes coulent. «À 7 ans, j’ai commencé à fumer. À 8 ans, j’ai commencé à dealer de la drogue», poursuit Alli, qui a rompu tout contact avec ses parents. Il relate aussi son passage en centre de désintoxication pendant 6 semaines, après un prêt raté à Besiktas en début d’année, en raison d’une addiction aux somnifères, et dit avoir songé à la retraite à 24 ans, déjà au fond du trou sportivement. Sous contrat à Everton mais blessé physiquement, il n’est pas encore apparu dans le groupe des Toffees cette saison. Mais il a déjà réalisé sa plus belle action : trouver le courage d’évoquer ses démons.
Dans le dur avec Manchester United et aussi avec la sélection portugaise lors du Mondial qatarien, Cristiano Ronaldo quittait l’Europe du football pour l’Arabie saoudite fin décembre 2022. Crépuscule peu glorieux pour l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de ce sport. Surtout que l’intéressé avait promis de ne jamais céder à ce genre de sirène exotique et ultra-rémunératrice. Depuis, sa décision est vue sous un autre jour : de Karim Benzema à Neymar, en passant par Sadio Mané, N’Golo Kanté et d’autres, les stars se pressent dans le championnat saoudien. De quoi nourrir l’ego démesuré du quintuple Ballon d’or, qui déclarait ceci mi-juillet, auprès du journaliste italien Fabrizio Romano : «Dans un an, de plus en plus de grands joueurs vont venir en Arabie saoudite. Dans un an le championnat saoudien aura dépassé la ligue turque et la ligue néerlandaise. Quand j’ai rejoint la Juventus, la Serie A était morte. Après ma signature, elle a été ravivée. Partout où Cristiano va, il suscite plus d’intérêt.» Classique Ronaldo. En l’occurrence, les millions que les dirigeants saoudiens ont englouti en salaires ou en transferts ont plus à voir avec les nombreux bons, voire très bons joueurs qui ont imité «CR7» l’été dernier. Mais le Portugais a servi à crédibiliser la chose.
La situation devenait intenable. À quelques mois de la Coupe du monde féminine, l’été dernier, plusieurs cadres des Bleues ont annoncé leur mise en retrait. À commencer par la capitaine, Wendie Renard. «Je ne peux plus cautionner le système actuel bien loin des exigences requises par le plus haut niveau. C’est un jour triste mais nécessaire pour préserver ma santé mentale», avait indiqué la défenseuse tricolore sur les réseaux sociaux. Et d’ajouter : «Mon visage peut masquer la douleur mais le cœur, lui, souffre… et je n’ai plus envie de souffrir». Renard n’a jamais cité le nom de Corinne Diacre, mais c’est pourtant bien la sélectionneuse qui concentrait le gros de ses critiques. Et après son départ, la Lyonnaise a fort logiquement annoncé qu’elle était de nouveau disponible pour l’équipe de France. Une authentique mutinerie menée par les joueuses ! C’est Hervé Renard qui a pris la suite.
Après avoir terminé deuxième de son groupe de C1 derrière le Borussia Dortmund mais devant Milan et Newcastle, le PSG a hérité de la Real Sociedad en 8es de finale. Un bon tirage sur le papier, qui laisse entrevoir l’espoir d’une première qualification pour les quarts depuis 2021. En début de saison pourtant, le club de la capitale avait affiché un certain détachement vis-à-vis de cette Coupe aux grandes oreilles tant désirée. «La Ligue des champions n’est pas une obsession, pas une pression», avait assuré Marquinhos mi-septembre, avant l’entrée en lice face à Dortmund. Le capitaine adhérait là pleinement à la nouvelle politique promue en juillet par Nasser Al-Khelaïfi, qui souhaitait donner «tout le temps pour travailler» à son équipe «sans se préoccuper des résultats immédiats». Désireux de faire entrer le PSG dans une «nouvelle ère», le président qatarien avait opéré un remue-ménage durant le mercato estival en chassant quelques historiques dont Leo Messi, Neymar et Marco Verratti pour faire de la place à une dizaine de nouveaux joueurs. «Je n’ai jamais dit qu’il fallait gagner la Ligue des champions avec Luis Enrique. J’ai été très clair : ce que je veux, c’est qu’on joue un bon football», avait-il encore expliqué. Et si un Paris libéré rêvait enfin plus grand ?
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Deux jours avant la dernière journée de la saison 2022-2023 de Ligue 2, alors que les Girondins de Bordeaux n’étaient plus en ballottage favorable pour accéder à la Ligue 1, Gérard Lopez s’était fendu d’un message injurieux à l’égard de Nicolas Rainville, l’arbitre désigné pour le match (important) contre le Rodez Aveyron Football : «Dans le cul ! Mais on fera avec ! 42.000 personnes il n’osera pas nous niquer», avait publié sur ses réseaux sociaux le propriétaire et dirigeant du club bordelais…avant de supprimer son message. Il n’en reste pas moins que ses propos étaient tout sauf élégants…