Le deuxième épisode de crues exceptionnelles en deux mois qui frappe le Pas-de-Calais doit conduire à une «mobilisation au plus haut niveau», alerte ce jeudi le président de l’Association des maires de France (AMF). «Cette seconde catastrophe doit nous conduire à initier une mobilisation au plus haut niveau entre les maires, les présidents d’intercommunalités et l’exécutif», plaide David Lisnard, maire LR de Cannes, qui rappelle que cette catastrophe intervient «alors que les dégâts de novembre n’ont pas encore pu faire l’objet d’une expertise complète».

Avec un Français sur quatre et un emploi sur trois concernés par le risque de débordement de cours d’eau, «il y a urgence à en tirer les conséquences», prévient l’association, qui regroupe la quasi-totalité des communes. L’AMF appelle en particulier à rehausser les systèmes de protection (perrés, digues, etc.) «sur certains secteurs qui ne permettent plus de faire face efficacement aux épisodes météorologiques actuels».

À lire aussiCrues et inondations : tout ce qu’il faut savoir pour se faire indemniser par son assureur

Elle estime également que depuis la création de la compétence Gemapi (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations, NDLR) qui a transféré à partir de 2018 aux intercommunalités la responsabilité des ouvrages de protection, «l’État s’est progressivement retiré, sans garantir la capacité des collectivités locales à financer les travaux nécessaires». La gestion de quelque 1500 km de digues de l’État doit par ailleurs être transférée à partir du 28 janvier 2024 aux intercommunalités.

Or selon l’AMF, «les conditions de transfert ne sont pas satisfaisantes et présentent un risque», faute de «moyens techniques et financiers pour en assurer la charge». L’AMF appelle enfin de ses vœux la mise en place d’un «dispositif permanent de concertation» avec l’ensemble des parties prenantes. «Cette concertation devra aboutir à des actions sur la gestion des phénomènes d’inondation, sur le confortement des systèmes de protection, sur l’aménagement du territoire, sur les politiques d’habitat, l’accompagnement budgétaire de l’exécutif au titre de la solidarité nationale et l’accompagnement humain et technique des maires».