Plusieurs romans, mélodies, films et mêmes tableaux devenus cultes tombent dans le domaine public en 2024. En France, une œuvre tombe dans le domaine public 70 ans après la mort de son auteur, tandis qu’aux États-Unis il faut parfois attendre jusqu’aux 95 ans de la publication de l’œuvre. De Bécassine à Kiki de Montparnasse en passant par Django Reinhardt, voici une sélection des œuvres libres de droit dans l’Hexagone et de l’autre côté de l’océan Atlantique à partir de cette année.

En littérature, on (re)découvre une robe verte, une coiffe picarde et un visage poupon qui rappelleront de bons souvenirs à toute une génération : Bécassine, née sous les crayons d’Émile-Joseph-Porphyre Pinchon, entre dans le domaine public, soixante-dix ans – comme il se doit – après le décès de son créateur. On compte également les écrits du cinéaste Jean Epstein ainsi que les œuvres poétiques de Francis Piacabia, plus particulièrement des recueils marqués par le dadaïsme. Parmi eux figurent la Poésie ron-ron (1919), Unique Eunuque (1920) ou encore Jésus-Christ Rastaquouère. Les écrits de plusieurs autrices y font également leur entrée, comme la poétesse Rosemonde Gérard, épouse d’Edmond Rostand, la romancière Anne Osmont, spécialisée en occultisme, Colette Yver, figure du Femina, les conteuses Alice Pujo et Jeanne Roche-Mazon. Tout comme les Souvenirs d’Alice Prin, alias Kiki de Montparnasse, la star des Années folles.

Aux États-Unis, L’Amant de Lady Chatterley de D.H. Lawrence, Orlando de Virginia Woolf, À l’Ouest, rien de nouveau d’Erich Maria Remarque et Le Train bleu d’Agatha Christie sont désormais libres de droits, tout comme des pièces, à l’instar de L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht.

En peinture, Raoul Dufy et ses toiles colorées, le peintre luxembourgeois Félix Glatz, également connu sous le nom de «peintre du Midi» pour ses représentations de la Provence, Louis Charles Crespin, Edmund Dulac, un illustrateur franco-britannique, et, une nouvelle fois, Francis Picabia, un artiste polyvalent, tombent dans le domaine public.

Du côté du 7e art, les fans d’une certaine souris aux grandes oreilles seront ravis d’apprendre que Steamboat Willie, la première apparition de Mickey à l’écran, est à présent libre de droit. Cela ne signifie pas pour autant que le personnage phare de Walt Disney appartienne à tout le monde : seule cette première version en noir et blanc du rongeur – auquel il manque encore sa paire de gants, son short rouge et sa voix fluette – peut être librement exploitée.

On compte également des œuvres devenues des classiques, comme Le Cirque de Charlie Chaplin, Le Caméraman de Buster Keaton, Un homme à boue, première comédie de Laurel et Hardy en duo, En Vitesse, le dernier film muet d’Harold Lloyd, La Passion de Jeanne d’Arc, réalisé par Carl Theodor Dreyer, réputé comme étant l’un des meilleurs films de l’histoire du cinéma, L’Homme qui rit, une adaptation du roman de Victor Hugo réalisée par Paul Leni, Lumières de New York par Bryan Foy, Speedy par Ted Wilde (et avec Harold Lloyd) et The Last Command, réalisé par Josef von Sternberg (lauréat de l’Oscar du meilleur acteur).

Pour finir en musique, les mélodies entraînantes de Django Reinhardt rejoignent le domaine public cette année, et les plus mélomanes auront le plaisir de jouer des partitions cultissimes de la musique américaine comme Mack the Knife (extrait de L’Opéra de quat’sous de Kurt Weill), Let’s Do It (Let’s Fall in Love) de Cole Porter, When You’re Smiling, Makin’ Whoopee! ou encore I Wanna Be Loved By You (immortalisé par Marilyn Monroe dans Certains l’aiment chaud), désormais également libres de droits aux États-Unis.