Elle ne soulèvera pas un coin du voile qui entoure les rumeurs de remaniement. Invitée ce dimanche du «Grand Jury RTL-M6-Le Figaro», la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a renvoyé la balle au chef de l’État, seul «maître des horloges» qui en détient «le principe et le timing» . «Il y a un sélectionneur pour le pays. Il fait ses choix de ses joueurs sur le terrain (…) avec l’ambition pour notre pays», a-t-elle éludé, sans écarter l’imminence d’un changement de casting.
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Alors que les jours d’Élisabeth Borne sont peut-être comptés à Matignon, Amélie Oudéa-Castéra a d’ailleurs tenu à saluer «une femme courageuse (…) sans chichi dans ses relations» avec laquelle elle a «toujours très bien travaillé». Quant à son propre avenir au sein du gouvernement, l’ancienne patronne de la Fédération de Tennis a assuré ne pas avoir été reçue la semaine passée par Emmanuel Macron, qui a consulté plusieurs ministres. À moins de sept mois des Jeux Olympiques de Paris, un changement de tête au ministère des Sports reste toutefois peu probable. «Personne n’est propriétaire de son ministère. Personne n’est indispensable, ni irremplaçable», a répliqué celle qui était encore une inconnue il y a dix-huit mois.
À l’aube d’un possible remaniement, dont certains espèrent qu’il offrira un nouveau souffle au gouvernement, Amélie Oudéa-Castéra a également balayé toute «fracture» au sein du camp présidentiel après l’adoption fin décembre du projet de loi immigration. Face au durcissement du texte, l’aile gauche de la majorité s’était pourtant braquée, et le désormais ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, allant jusqu’à démissionner. «Il y a eu des débats, des échanges nourris, parfois difficiles. On peut parler de courbatures, de contracture, mais il n’y a ni déchirure, ni fracture», a-t-elle martelé, affirmant elle-même ne pas «tout aimer dans ce texte».
Les yeux rivés sur les Jeux, la ministre des Sports préfère plutôt parler de ses dossiers. Sans s’épancher toutefois sur ses relations réputées glaciales avec la maire de Paris, Anne Hidalgo. La socialiste n’avait pas hésité à dénoncer les retards à l’allumage, jugeant fin novembre que les transports franciliens ne seraient pas «prêts» d’ici l’été. La ministre l’avait alors renvoyée dans les cordes, l’accusant de «faire de la politique politicienne sur le dos des Jeux». «On en fait trop sur cette relation que j’ai avec elle. On est deux protagonistes importants, le but est de bien travailler en équipe. Il n’y a pas de malaise, nous avons des différences», a cette fois temporisé l’ancienne championne de tennis. Avant de concéder, un brin plus amère : «Il y a une petite tendance que je trouve assez désagréable à vouloir me caricaturer comme la techno de service.»
Dans ce marathon olympique, Amélie Oudéa-Castéra doit encore relever le défi sécuritaire de la cérémonie d’ouverture des JO, prévue sur la Seine. Le patron des Républicains, Éric Ciotti, a notamment suggéré d’y renoncer, la sécurité ne pouvant y être pleinement assuré. «Si on est dans un scénario extrême avec des attaques terroristes sur notre sol, évidemment, il faudra qu’on ait une alternative», a-t-elle expliqué, alors qu’un islamiste radicalisé a tué début décembre un touriste et blessé plusieurs personnes à proximité des quais.