Montpellier a repris espoir au maintien en Top 14 en s’imposant logiquement (27-17) devant la solide équipe de Toulon, freinée dans sa belle dynamique, dimanche au GGL Stadium en clôture de la 12e journée. Sous l’effet d’un troisième succès à domicile, la lanterne rouge revient à quatre ou cinq points d’un trio de candidats au maintien, Lyon, barragiste, Oyonnax, le promu, et Perpignan. À l’issue de cette victoire, Bernard Laporte, le directeur du rugby du club héraultais, s’est exprimé au micro de Canal , il a eu un petit mot sur le RCT, avec qui il a gagné trois Champions Cup entre 2013 et 2015, ainsi qu’un Brennus en 2014. «Je n’aime pas voir Toulon perdre, jamais, et ça restera comme ça pour toujours», a-t-il confié.
Avant de revenir sur le parcours chaotique du MHR qui est lancé dans la course pour le maintien. «On a retrouvé un état d’esprit. Ça passe par là ! L’esprit d’équipe, c’est primordial au rugby, l’envie de tout donner pour les autres. C’est cette solidarité et cet engagement. C’est nécessaire, a insisté l’ancien président de la FFR. On parle du jeu mais le jeu est tributaire de la domination physique. Aujourd’hui, je suis ravi de la performance de notre équipe. Bravo au staff pour cette semaine d’entraînement.»
La priorité quand il a débarqué au chevet d’un MHR à la dérive a été de redonner le sourire et la confiance à un groupe en plein doute. «Quand on est arrivé, on sentait que le bateau chavirait, les yeux hagards, on voyait les joueurs perdus sans esprit d’équipe. Il a fallu retrouver de la confiance et rire. On s’engueule beaucoup, mais il faut rire et sourire aussi. La pression, on ne l’a pas quand on joue au rugby. C’est le jour où on ne joue plus au rugby qu’on aura la dépression, ça c’est sûr. Car vivre avec les potes, se déplacer avec les potes, avoir des projets avec des potes, c’est la plus belle chose dans une vie. Le jour où vous n’avez plus cela, c’est la dépression. Demandez aux anciens !»
Mais l’ancien sélectionneur du XV de France (2000-2007) confie son enthousiasme pour ce défi inédit, lui qui a toujours été habitué à jouer les premiers rôles. «J’adore les challenges, j’adore parler aux joueurs, j’adore travailler avec le staff et regarder les entraînements. Le rugby, c’est ma vie, avance Bernard Laporte. C’est difficile, je le savais avant de venir. Mais on donnera tout. On n’est pas champion du monde car on est dernier. Mais de les voir comme ça, dynamiques, euphoriques et heureux, ça me rend heureux et c’est déjà une bonne chose.» Après deux matches en Challenge Cup (contre les Lions sud-africains et les Italiens de Trévise), le MHR recevra la Section Paloise en Top 14 et devra ensuite composer avec deux déplacements à risque à La Rochelle et au Racing 92.