Une plongée dans les étoiles, à la portée de tous ou presque. Avec Unistellar et Vaonis, la France compte deux start-up françaises du New Space spécialisées dans les télescopes intelligents. Créées toutes les deux autour de 2016, ces deux entreprises du sud de la France se sont donné pour mission de démocratiser l’accès du public à l’astronomie. « Nous avons créé Unistellar sur la base d’un constat simple : tout le monde ou presque a une curiosité pour les étoiles, mais l’instrument phare pour s’y connecter, le télescope, ne remplissait pas son office», explique Laurent Marfisi, cofondateur et directeur général d’Unistellar.

Pour simplifier l’expérience, les deux start-up ont ainsi décidé de produire leurs propres appareils, et bâti des applications disponibles sur smartphone permettant au télescope de s’orienter vers la constellation, ou les objets que l’utilisateur souhaite observer. «C’est la puissance des smartphones qui permet le calcul et le rendu des images. Le téléphone permet également une expérience utilisateur plus fluide», indique Souhail Aloui, responsable marketing de Vaonis. Plus besoin de scruter le ciel pendant de longues minutes à travers l’oculaire pour repérer les objets célestes : avec l’application du smartphone, on les trouve instantanément.

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Cette promesse en tête, le CES de Las Vegas était l’occasion pour l’un et l’autre de muscler leurs gammes voire d’en dévoiler de nouvelles. Tel Unistellar, qui a lancé sa nouvelle catégorie Odyssey, des télescopes intelligents haut de gamme co-développé avec le spécialiste japonais de l’optique Nikon. Ce produit « est le premier télescope capable d’observer aussi bien les planètes proches que les objets situés dans les profondeurs du cosmos», promet l’entreprise de Marseille, qui assure une mise au point entièrement automatisée grâce aux algorithmes et un capteur. La gamme Odyssey est commercialisée entre 2499 euros pour sa version de base et jusqu’à 4499 euros pour sa version Odyssey Pro Red Edition, qui offre de meilleurs rendus en termes d’optique.

Avec déjà 10.000 télescopes en circulation dans le monde et une filiation assumée avec le monde de la science, Unistellar participe également à la recherche en astronomie. La start-up a noué des partenariats avec des instituts comme la Nasa et permet à ses utilisateurs les plus aguerris de participer à cette recherche. « C’est une nouvelle forme d’instrument pour les scientifiques. L’univers est tellement vaste, personne ne peut l’observer 24h/24. Notre approche et notre maillage permettent une complémentarité avec les géants de l’observation», explique encore Laurent Marfisi. En mars dernier, la Nasa avait notamment retenu Unistellar pour un projet de surveillance des astéroïdes.

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Vaonis n’est pas en reste. À Las Vegas, le groupe français a dévoilé Hestia, un télescope qui se présente sous la forme d’un boîtier de la taille d’une box internet et pesant 500 grammes. Sur ce télescope, vendu à 299 euros, l’utilisateur n’a qu’à disposer son smartphone sur l’oculaire et contempler le ciel depuis une application dédiée. Ce produit, conçu pour les débutants pour regarder les éclipses par exemple, la lune ou le soleil, dispose d’un simple système de conception à six lentilles et des prismes pour focaliser la lumière sur le capteur de l’appareil photo du smartphone.

La start-up de Castelnau-le-Nez, pas loin de Montpellier, a lancé une campagne de financement participatif et a réuni 4 millions d’euros pour ce produit, qui sera assemblé comme les autres dans le sud de la France. Elle mise comme Unistellar sur une approche pédagogique, avec la possibilité pour les utilisateurs d’avoir des éléments de compréhension sur ce qu’ils voient.

Hestia a aussi profité du CES pour étoffer la ligne de produits de Vaonis qui compte désormais cinq télescopes, destinés aussi bien à des amateurs que pour les astronomes un peu plus aguerris. À Las Vegas, le groupe français a ainsi présenté son télescope Vespera 2, un modèle doté de caractéristiques bien plus avancées en termes d’optique et d’électronique, vendu à partir de 1590 euros.