Sitôt la cruelle élimination des Bleus en quart de finale de «leur» Coupe du monde par les Springboks (29-28), deux joueurs, tous les deux âgés de 33 ans, avaient annoncé leur retraite internationale : le deuxième-ligne Romain Taofifenua (Lyon) et le pilier droit Uini Atonio (La Rochelle). Deux joueurs cadres du groupe tricolore, qui souhaitaient se concentrer uniquement sur leur carrière en club. Mais, au final, ils sont revenus sur leur décision et vont prolonger leur carrière internationale avec le XV de France.
Invité mardi du Super Moscato Show sur RMC , Uini Atonio est revenu sur les raisons qui l’ont poussé à prolonger son bail avec les Bleus. «Oui, je suis disponible. Après, comme je le dis à chaque fois, il faut être performant en club pour arriver à être sélectionné en équipe de France. Du coup, oui je suis disponible, a-t-il avancé. Après, ce sont les choix des entraîneurs mais oui, oui, oui, je suis ressorti de ma retraite de trois semaines.»
Le massif droitier du Stade Rochelais, double champion d’Europe en titre, a par ailleurs confié qu’il avait eu des entretiens avec les membres du staff tricolores, qui l’ont poussé à revenir sur sa décision. «Un petit peu (des appels) de tous oui, il y a par exemple eu William Servat», reconnaît-il. Idem à son retour à La Rochelle, où son manager, l’Irlandias Ronan O’Gara, l’a poussé à continuer. «En rentrant avec Ronan, il m’a dit de vite rentrer pour le voir et il m’a demandé pourquoi j’arrêtais. Il m’a dit que je devais continuer encore un petit peu, confie-t-il. Du coup, voilà, j’ai écouté un peu tout le monde.»
Malgré le cruel échec en quarts, cette longue expérience avec les Bleus, entamée l’été dernier par une intense préparation, lui a donné un coup de fouet. «Je croyais que je subissais un petit peu des entraînements et des matchs. Finalement, cette préparation avec l’équipe de France m’a mis un petit coup de jeune.» Et d’ajouter : «En fait j’ai annoncé très tôt, dès le Six Nations 2023, que j’arrêterais quand on serait champions du monde. Et finalement, à perdre lors des quarts de finale (contre l’Afrique du Sud future championne, NDLR), j’avais l’impression qu’il manquait quelque chose.»
Une longue pause après le Mondial, pour se régénérer, comme l’a fait son coéquipier Grégory Alldritt, n’a pas été à l’ordre du jour. «Si j’arrête deux mois et demi, quand je reviens, je suis à 170 kilos», plaisante-t-il. Pour le staff de Fabien Galthié, remplacer Atonio aurait un casse-tête. Car derrière lui, la concurrence n’est pas encore parvenue à s’aguerrir et à offrir d’autres alternatives sérieuses, que ce soit Dorian Aldegheri (Toulouse), Sipili Falatea (UBB, blessé), Demba Bamba (Lyon) ou Thomas Laclayat (Racing 92, ex-Oyonnax). Sans parler de Mohamed Haouas (Biarritz), dont la carrière internationale a pris fin à cause de ses démêlés avec la justice.