Retrouver son ex quelques mois après. Se souvenir des bons, des très bons comme des pires moments… C’est sûrement ce qui va se passer pour le Racing 92 ce dimanche à Bath (14h) où évolue Finn Russell. L’ouvreur international va affronter son ancien club, pour lequel il a fait le beau et le mauvais temps durant cinq saisons.
Mais le magicien écossais a tourné la page et n’hésitera pas à jouer un mauvais tour à ses anciens coéquipiers, mal embarqués dans la compétition. Seulement avant-dernière de leur poule en Champions Cup (5e), la troupe de Stuart Lancaster n’a plus le droit à l’erreur après les deux défaites subies face aux Harlequins (28-31) et l’Ulster (31-15).
«J’ai vraiment aimé mon temps en France. C’est quelque chose que certains font sans se donner à fond. Moi, je voulais vraiment apprendre la langue et embrasser la culture. Je me suis éclaté, je ne suis pas devenu Français mais j’ai essayé de m’intégrer autant que possible. J’ai le sentiment de m’être plutôt bien débrouillé. En tout cas, j’ai adoré mon séjour en France», déclarait Russell à l’AFP avant la Coupe du monde. Le chef d’orchestre écossais laissait également entendre qu’une fin de carrière en France lui plairait.
Avant d’ajouter pour le Telegraph : «Je suis venu à Bath pour remporter des trophées». Il faut dire que le club du sud-ouest de l’Angleterre respire depuis cette saison. Après avoir terminé derniers du classement il y a deux ans tout en profitant des descentes administratives des Wasps et de Worcester, avant de connaître une triste saison l’an passé (8e), les hommes de Stuart Hooper, l’entraîneur en chef, vont mieux. 3e de Premiership (première division anglaise), Bath réalise un très bon début de saison avec, notamment, des victoires probantes face à Exeter, Gloucester ou encore les Saracens. Mieux encore, les coéquipiers de Russell restent sur deux victoires bonifiées en Champions Cup, face à l’Ulster et Cardiff. Et sont pleinement en course pour la qualification.
Si ces résultats sont aussi bons, Finn Russell n’y est pas pour rien. 4e meilleur réalisateur du championnat angalis (69 points), l’ouvreur écossais a joué neuf matches en Premiership cette saison. Il était également de la partie lors des deux victoires sur la scène européenne. Mais Bath a d’autres arguments. Et peut compter sur le très solide pilier Beno Obano mais aussi sur le puissant Alfie Barbeary en troisième-ligne. Les plaqueurs Miles Reid et Sam Underhill sont toujours au rendez-vous, comme l’international anglais Ollie Lawrence au centre du terrain. Il faudra également se méfier du métronome Ben Spencer à la mêlée, du jeune De Glanville ou encore du véloce Cokanasiga sur l’aile.
Les Ciel et Blanc ont eux aussi des armes. Et non des moindres. Woki, Kolisi, Le Garrec, Gibert, Saili, Naituvi, Habosi, Arundell… Les Racingmen peuvent rivaliser sur la scène européenne, mais se retrouvent dos au mur avant le déplacement en Angleterre. Une nouvelle défaite pourrait anéantir les objectifs de qualification en Champions Cup. « Ce n’est pas parce qu’on a perdu deux matches que l’on ne peut pas se qualifier », confiait d’ailleurs Stuart Lancaster, le manager du club, au Figaro il y a quelques semaines.
Car ce Racing-là, armé comme il est, ne peut pas se contenter de bien figurer en Top 14. Premiers du championnat avec quatre points d’avance sur leur dauphin, l’UBB, les coéquipiers de Gaël Fickou ont encore la possibilité de jouer sur les deux tableaux. À eux de ne pas la gâcher.