L’année 2024 commence mal dans la Silicon Valley. Après Unity, Prime Video (Amazon) et Twitch, c’est au tour de Google de prévoir des licenciements. Le géant de Mountain View devrait se séparer de plusieurs centaines de personnes travaillant au sein de sa division ingénierie, de sa branche équipement qui fabrique son téléphone Pixel, ses montres Fitbit ou encore son thermostat Nest, et sur son assistant virtuel Google Assistant, selon plusieurs médias professionnels et le New York Times.

À ce stade, Google – qui compte 182 000 employés dans le monde – n’a confirmé qu’une partie des licenciements liés à Google Assistant. « Notre responsabilité est d’investir dans les grandes priorités de l’entreprise, et dans les opportunités majeures à venir », a déclaré un porte-parole du groupe.

À lire aussiEn Californie, les promesses de la Silicon Valley virent au mauvais rêve

Des suppressions de postes jugées « inutiles » par l’un des syndicats de l’entreprise, The Alphabet Workers Union. « Nos adhérents travaillent dur au quotidien pour concevoir des produits de qualité à destination de nos utilisateurs. L’entreprise ne peut continuer à renvoyer des collègues alors qu’elle réalise des milliards de dollars de revenus chaque trimestre », a déclaré sur X (ex-Twitter) ce syndicat.

La série noire se poursuit depuis début janvier. Un autre géant de la tech, Amazon, a annoncé coup sur coup des licenciements au sein de sa filiale de streaming Prime Video (une centaine de postes) et de sa plateforme Twitch. Après avoir doublé ses effectifs pendant la crise sanitaire, ce dernier devrait perdre 500 postes, soit 35 % de ses équipes. L’an passé, il avait déjà subi deux vagues de licenciements de 700 postes au total. « Nous sommes trop grands par rapport à la taille réelle de notre marché », a déclaré son PDG, Dan Clancy. La plateforme, rachetée par Amazon en 2014 et qui n’est toujours pas rentable, a annoncé qu’elle cesserait son activité en février en Corée du Sud en raison de coûts de réseau internet trop élevés.

Le champion américain des logiciels dédiés aux concepteurs de jeux vidéo, Unity Software, a, lui, dévoilé lundi un projet de suppression de 1 800 postes, soit 25 % de ses effectifs, afin de se recentrer « sur son cœur de métier ». Durant la pandémie, Unity avait étendu ses activités vers les effets spéciaux pour l’audiovisuel et les jumeaux numériques pour l’industrie.

Ces licenciements sont-ils annonciateurs d’une nouvelle année noire dans la Silicon Valley ? Ils s’inscrivent en tout cas dans la continuité de ceux annoncés en 2022 et 2023. Les géants de la tech s’efforcent d’ajuster leur stratégie au contexte économique et géopolitique troublé mais aussi au retour à la normale des habitudes de consommation post-Covid. Certains avaient aussi péché par excès d’optimisme dans leurs prévisions de croissance et avaient embauché à tour de bras.

Dans le secteur du jeu vidéo (Epic Games, Xbox…), 9 000 personnes ont ainsi perdu leur emploi l’an passé. De son côté, Amazon a dû se séparer de 27 000 employés. Même chose pour Google. Depuis juillet 2022, son PDG, Sundar Pichai, s’est efforcé de recentrer la stratégie de l’entreprise et de réduire ses dépenses. Il y a tout juste un an, il se séparait de 6 % de ses effectifs, soit 12 000 personnes, le plus vaste plan de licenciement de l’histoire du groupe. Depuis, ses dirigeants ont fait comprendre que la recherche d’économies se poursuivrait, Google ayant mis l’accélérateur sur l’intelligence artificielle générative.