D’emblée mardi soir, lors de sa conférence de presse depuis l’Élysée, Emmanuel Macron a promis «de rendre la France plus forte et plus juste» autour de son concept de «réarmement civique», en insistant sur la jeunesse avec le retour de l’uniforme à l’école et la régulation des écrans. «Chaque génération de Français doit apprendre ce que la République veut dire», s’est ainsi exprimé le chef de l’État, estimant que cela passerait par «le renforcement du soutien et de l’exigence vis-à-vis des parents», ainsi que par «la reprise du contrôle de nos écrans qui, trop souvent, enferment là où ils devraient libérer». En outre, le chef de l’État a annoncé son souhait de «déterminer le bon usage des écrans», «sur la recommandation d’experts». Avant de lancer : «Parce qu’il en va de l’avenir de nos sociétés.»
Un discours ferme de ce président mû par l’ambition de lutter contre la désinformation, qu’il estime trop présente sur les réseaux sociaux notamment. «Si on a des adolescents et de futurs citoyens dont le rapport à la vérité a été mal bâti sur des réseaux sociaux où la différence entre la vérité et la contre-vérité n’était pas clair, bonjour la génération des complotistes», a-t-il ironisé, avant de détailler les solutions déjà mises en place sous son quinquennat pour mieux contrôler le temps d’écran des enfants : «l’interdiction du portable au collège», «la responsabilisation des diffuseurs de contenus», «le contrôle parental sur les téléphones».
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Mais est-ce seulement efficace et comment faire pour aller plus loin, alors qu’Emmanuel Macron entend «restreindre» voire «interdire» l’accès et le temps d’écran des plus jeunes ? Ce mercredi, l’Élysée a assuré que de premières préconisations devraient être rendues avant la fin du mois de mars à ce sujet, alors que le président de la République a décidé de se référer à une commission de douze experts. Elle aura, entre autres, la lourde tâche d’élaborer une doctrine consensuelle et de faire des propositions sur «le bon usage» des écrans «pour nos enfants», dans les familles, à la maison et à l’école. La commission «ne travaillera pas en vase clos», précise l’Élysée au Figaro. Les consignes qu’elle produira devront aussi prendre en compte la nature des contenus et l’âge des utilisateurs, confrontés à des problématiques très différentes en fonction de leur âge.
En attendant, il existe un grand nombre d’applications, gratuites ou payantes, mises à la disposition des parents, pour limiter le temps d’écran, pour interdire l’accès à certains contenus ou encore pour géolocaliser l’enfant en question. On peut citer par exemple «Family Link», une appli gratuite développée par Google. Elle permet notamment de localiser le smartphone ou la tablette à distance, de définir des horaires d’utilisation après lesquels il n’est plus possible d’allumer le téléphone, d’interdire l’accès à certains sites mais aussi de limiter le temps passé sur certaines applications comme TikTok ou Instagram.
Même chose, en version payante, avec Kidslox, qui permet – moyennant un abonnement – sur le smartphone ou la tablette de l’enfant «de définir une limite de temps d’écran», de «verrouiller à distance» le téléphone, voire de le «bloquer» carrément à certains horaires le temps des devoirs, du dîner ou des heures de repos. Et la liste des applications développées expressément pour aider les parents dans le contrôle des écrans est encore longue avec FamiSafe, Qustodio, Kids360 ou encore Kroha. Toutes ont en commun de proposer un contrôle à distance, parfois de plusieurs appareils à la fois, et de verrouiller à la fois l’accessibilité à certains contenus disponibles sur internet et à certaines applications.
En outre, d’autres applications plus originales ont été développées, permettant de limiter le temps l’accès à un jeu par exemple, à l’instar du «contrôle parental Nintendo», ou de récompenser le jeune lorsqu’il réduit de lui-même son temps d’écran. C’est notamment le cas de Balnz, une application belge, «qui récompense les jeunes quand ils améliorent leur temps d’écran». À la clé, «cinq euros d’argent de poche», «l’organisation d’un laser game en famille» ou encore «l’abonnement à un magazine». Autant de récompenses qui motivent l’adolescent à «jouer le jeu» en arrêtant le sien.