En 2023, les Français ont passé 4h37 par jour à regarder des vidéos. Preuve que les usages évoluent rapidement, un tiers de cette consommation s’effectue à présent à la demande, selon les données de Médiamétrie dévoilées jeudi. Cela concerne les services de vidéo à la demande par abonnement comme Netflix ou myCanal, les plateformes vidéo des acteurs traditionnels de la TV financées par la publicité, comme TF1 , 6Play ou Arte.tv, aussi bien que les plateformes telles YouTube ou Twitch et les réseaux sociaux comme TikTok, Instagram, Snapchat ou Facebook.
Si les programmes en live représentent toujours les deux tiers de la consommation, chez les moins de 25 ans, « la proportion entre la consommation à la demande et en live est quasiment inversée », indique toutefois Julien Rosanvallon, le directeur général adjoint de Médiamétrie. Toutes les chaînes de télévision ont donc accéléré sur le numérique. « Le nombre de programmes totalisant plus de 500.000 téléspectateurs en replay a doublé en cinq ans », indique Médiamétrie.
À titre d’exemple, Panda, l’une des nouvelles fictions de TF1, a récupéré 1,5 million de téléspectateurs à la demande. Arte et sa série Polar Park en ont séduit 634.000 à la demande. Les programmes en preview, visionnés en amont de leur diffusion live, ayant franchi ce seuil de 500.000 téléspectateurs ont aussi bondi. Leur nombre a été multiplié par dix en un an. « En novembre, 10,3 millions de personnes ont regardé des programmes en preview sur les plateformes des acteurs traditionnels de la télévision », détaille encore Médiamétrie.
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S’agissant du temps passé quotidiennement à regarder la télévision, la baisse se confirme. Les individus âgés de 4 ans et plus consacrent à présent 3h19 en moyenne chaque jour aux programmes télé. Soit 7 minutes perdues en un an. En 2022, cette consommation télé avait déjà fondu de 15 minutes. Il y a dix ans, les Français passaient 3h46 par jour devant la télévision. Quasiment une demi-heure de plus. Et les jeunes ne sont plus les seuls à déserter. Mauvaise nouvelle, les 25-49 ans, l’une des cibles commerciales plébiscitées par les annonceurs, passent à présent 2h18 devant le petit écran, soit 16 minutes de moins en un an. La ménagère, autre cible commerciale affectionnée par les annonceurs, a réduit en un an de 12 minutes sa consommation TV, qui atteint désormais 2h25.
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En 2024, Médiamétrie se prépare à une année chargée. Depuis le 1er janvier, l’institution mesure l’audience des programmes dans les foyers sans télé. Et elle intègre la consommation des programmes télé regardés à domicile à partir des smartphones, des tablettes, des ordinateurs… Au deuxième trimestre, elle mettra en place une mesure cross média des campagnes publicitaires. Cet été, Médiamétrie s’attaquera à la mesure du visionnage de programmes en avant-première (preview), que les chaînes proposent de plus en plus avant la diffusion à l’antenne.
Puis, en fin d’année, elle élargira la mesure de l’audience TV aux plateformes de vidéo à la demande telles que Netflix, Disney , Amazon Prime Video… Dans un premier temps, Médiamétrie calculera leur audience globale, avant de mesurer la performance des contenus dans un second temps. D’ici la fin de l’année, le marché pourra donc avoir une idée plus précise du poids respectif des acteurs de la télévision et de la vidéo.