Le PDG de TotalÉnergies Patrick Pouyanné a estimé vendredi depuis le Forum économique mondial de Davos qu’il faut trouver «un moyen d’être en dessous des 70 euros» le mégawattheure (MWh), à propos de l’accord trouvé en novembre entre EDF et l’État sur le prix de l’électricité nucléaire. «Sur l’électro-intensif, je pense qu’effectivement, si on a 70 euros, ça va être compliqué», a déclaré le dirigeant, interrogé par BFM Business sur cet accord qui doit permettre à EDF de vendre son électricité à un prix moyen stable de 70 euros le MWh à partir de 2026.
«Il faut que, pour les industries électro-intensives, on trouve un moyen d’être en dessous des 70 euros», a-t-il souligné en rappelant que TotalÉnergies est à la fois «un fournisseur (d’électricité)» mais aussi en tant que «raffineur» (de pétrole), un électro-intensif, c’est-à-dire un gros consommateur d’énergie comme le sont les industries de la chimie, de l’acier, du verre. Pour autant, le dirigeant estime qu’il s’agit d’un prix «assez correct pour à la fois faire cette transition énergétique et financer les nouvelles tranches nucléaires» d’EDF. «C’est tout ça qu’on cherche à faire en même temps, il y a des investissements à faire, donc moi, je préfère être dans “trouver un moyen d’être ensemble”», a-t-il dit.
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L’accord trouvé entre l’État et EDF fixe un prix moyen de référence de 70 euros pour l’intégralité de la production nucléaire vendue par EDF alors que dans le système actuel, qui prend fin à partir de 2026, environ un tiers de la production des réacteurs est vendue à un prix bradé de 42 euros le MWh. Annoncé en novembre, il suscite des critiques parmi les associations de consommateurs et les industriels inquiets pour leur compétitivité. Celui-ci consacre aussi la possibilité à l’exploitant nucléaire de signer des contrats de long terme avec des industriels grands consommateurs d’énergie ce qui lui permettrait selon lui de sécuriser ses investissements colossaux dans ses réacteurs actuels et futurs.
Répétant qu’il était prêt «signer des contrats de 15, 20 ans» pour «aider finalement à financer» de nouveaux réacteurs nucléaires, Patrick Pouyanné a fait savoir que rien n’était «encore signé» avec EDF. «On a fait un appel et Luc Rémont (PDG d’EDF) m’a dit qu’ils seraient prêts un jour à venir entrer dans une discussion avec nous et donc j’espère qu’elle va s’engager», a-t-il dit.