La SNCF dépassée par la croissance de son trafic. Ce vendredi matin, Christophe Fanichet, le patron de SNCF Voyageurs, a dressé le bilan de l’année 2023, soldée par un record de fréquentation. Au total, 122 millions de voyageurs ont pris le TGV l’an dernier, dont 25 millions sur Ouigo, son offre de TGV low-cost. C’est 6% de trafic en plus que l’an passé. Mais la croissance, qui devrait se poursuivre en 2024, est «limitée par des effets de saturation», indiquent ses dirigeants.
Aux clients qui prennent le train pour leurs loisirs, s’ajoutent désormais «les professionnels». «Nous avons retrouvé ceux qui étaient partis en 2019 plus tôt que prévu», observe Christophe Fanichet. Résultat de cette affluence, un TGV sur trois était complet cette année. «L’appétit pour la grande vitesse ne se dément pas, au point que l’arrivée de concurrents sur le réseau à grande vitesse, Trenitalia en particulier, n’a pas affecté notre croissance», indique-t-on chez SNCF Voyageurs.
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Mais comment absorber la croissance ? L’arrivée des nouveaux TGV-M, commandés à Alstom, n’est pas pour demain, ce qui «agace» le patron de SNCF Voyageurs. Les premières livraisons devraient avoir lieu à l’été 2025. En attendant, pour faire voyager davantage de clients sans nouveaux trains, la SNCF réaménage et reconditionne ses rames actuelles. Ouigo dispose actuellement de 38 rames, ce sera 44 en 2026 et 50 en 2027. «Nous avons une centaine de rames à prolonger quelques années ou même jusqu’à dix ans, explique Christophe Fanichet. Cet été, nous allons pouvoir ajouter 500.000 places mais certainement pas un million.» De quoi faire grimper la flotte jusqu’à 364 rames. La SNCF va aussi faire rouler davantage ses trains et tirer l’exploitation des TGV Inoui classiques vers celle plus intensive des Ouigo. Alors que ces derniers roulent en moyenne 700.000 km par an, un Inoui se contente en général de 400.000 à 450.000 km.
L’été prochain promet d’ailleurs d’être tendu, avec l’afflux de visiteurs lors des Jeux olympiques et paralympiques et l’acheminement des athlètes en train. «En Île-de-France, nous allons ajouter 4500 trains supplémentaires qui desserviront 20 sites sur dix lignes différentes», précise le dirigeant. Rien d’impossible. «C’est le trafic que nous connaissons tous les jours mais pas pendant la saison d’été. Ce ne seront pas les mêmes voyageurs, pas les mêmes trains, précise Christophe Fanichet. Au stade de France, nous accompagnons une trentaine d’événements par an. Là ce sera deux ou trois par jour.» Si les négociations avec les organisations syndicales se poursuivent pour compenser la mobilisation des salariés pendant les JO, la SNCF rappelle qu’il lui reste 10.000 volontaires à trouver.