Meyer Habib est de nouveau dans le viseur de La France Insoumise. Plusieurs élus du parti de Jean-Luc Mélenchon ont relayé, vendredi 19 janvier, une vidéo du député LR de la 8e circonscription des Français établis hors de France, dans laquelle il qualifie de «cancer» la «population» de Gaza. Cette vidéo est un extrait d’une interview de Meyer Habib sur Radio J, en date du 20 octobre 2023. Soit 13 jours après l’attaque surprise du Hamas sur Israël le 7 octobre.
Dans cet extrait Meyer Habib réagit à une question portant sur le fait que l’Égypte «refuse pour l’instant d’accueillir (l)es Palestiniens ». À laquelle il répond: «Parce qu’ils savent aujourd’hui le cancer qu’est cette population, à qui on a tout donné. Israël est sorti de la bande de Gaza. (…) La réalité c’est qu’ils veulent tout. (…) Les Israéliens, laissez-les travailler, ils savent quoi faire.»
Ces propos, qui remontent à plus de trois mois, étaient passés inaperçus jusqu’à ce vendredi. Plusieurs élus de La France Insoumise (LFI), dont Manuel Bompard, coordinateur national du parti, se sont dit choqués. «Quelle honte ! La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et le président du groupe LR Olivier Marleix doivent condamner ces propos», a-t-il réclamé sur X.
Avant d’être suivi, dix minutes après, par Hadrien Clouet, député LFI de Haute-Garonne, qualifiant Meyer Habib de «fou furieux» qui «assume et revendique (…) le risque génocidaire» à Gaza.
Ce n’est pas la première fois que les insoumis attaquent Meyer Habib. Le 21 décembre dernier, 39 députés des groupes écologiste, PS et LFI avaient demandé dans une lettre à la présidente de l’Assemblée nationale la levée de l’immunité parlementaire de leur collègue pour des propos tenus dans l’hémicycle sur Gaza. En cause, une phrase prononcée par le député de la 8e circonscription des Français établis hors de France lors de la séance des questions au gouvernement.
«Alors que la ministre (des Affaires étrangères Catherine Colonna à l’époque, NDLR) était invitée à réagir à la mort d’un agent du Quai d’Orsay à la suite des bombardements israéliens sur un bâtiment d’habitation abritant des civils, le député Meyer Habib a prononcé distinctement, et par deux fois, les mots : “Et ce n’est pas fini !”». Les auteurs du courrier estimaient que ces propos pouvaient «s’apparenter à l’apologie de crimes de guerre». Les élus de gauche demandaient alors «une peine disciplinaire lourde» à l’encontre de Meyer Habib. Ainsi que la réunion de la commission chargée de l’article 26 de l’application de la Constitution «afin qu’elle examine la levée de l’immunité parlementaire de M. Meyer Habib».
Une requête rapidement balayée par Yaël Braun-Pivet. La présidente de l’Assemblée nationale avait alors répondu que les règles constitutionnelles ne lui permettaient pas de lever l’immunité: «les propos tenus par un parlementaire dans l’hémicycle de l’Assemblée sont couverts, conformément à l’article 26 de la Constitution, par le principe d’irresponsabilité, lequel présente un caractère absolu et qu’aucune procédure ne permet de “lever”».
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Rappelons que les élus insoumis sont, de leur côté, également pointés du doigt depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël, notamment pour leur refus de qualifier le Hamas de groupe «terroriste». La députée LFI Ersilia Soudais avait aussi été épinglée pour avoir ricané dans une émission en novembre dernier au moment d’évoquer l’attaque du Hamas du 7 octobre, qui était venue interférer avec la diffusion à l’Assemblée nationale du film propalestinien Yallah Gaza.