L’ex-patron du foot français Noël Le Graët a été entendu vendredi à Paris en audition libre par les policiers chargés d’enquêter sur les accusations de harcèlement moral et sexuel le visant, a indiqué lundi son avocat, confirmant une information de L’Equipe. «Il a été entendu en audition libre. C’était une étape naturelle dans le cadre de ce genre d’enquête. Il a répondu au mieux de sa mémoire sur des propos anciens voire très anciens», a indiqué Me Thierry Marembert.

Sollicité, le parquet de Paris n’a pas répondu dans l’immédiat. Après 11 années de règne, M. Le Graët avait quitté la tête de la Fédération française de football (FFF) fin février 2023 après plusieurs mois de tempête, fragilisé par des déclarations maladroites sur l’icône Zinédine Zidane et par des témoignages de femmes lui imputant un comportement inapproprié.

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Deux semaines plus tôt, un rapport d’audit établi par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) et diligenté par le ministère des Sports avait été dévoilé. Une synthèse rendue publique par l’exécutif énonçait des «dérives de comportement (…) incompatibles avec l’exercice des fonctions et l’exigence d’exemplarité qui lui est attachée».

Il pointait aussi des «prises de position publiques déplacées», «le comportement inapproprié (…) vis-à-vis des femmes» notamment à travers des «SMS ambigus pour certains et à caractère clairement sexuel pour d’autres».

Mi-janvier 2023, le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour harcèlement moral et sexuel après un signalement des inspecteurs de l’IGESR, confiée aux policiers de la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP). L’ex-directrice générale de la FFF Florence Hardouin, entendue en avril dans cette enquête, a d’abord porté plainte contre lui, mais a finalement passé un accord transactionnel avec M. Le Graët pour retirer sa plainte.

Quelques heures après son départ de la FFF, Me Marembert avait annoncé une plainte en diffamation contre Amélie Oudéa-Castera, alors uniquement ministre des Sports, l’accusant d’avoir «menti» sur le rapport de l’IGESR et soulignant une différence entre la synthèse du document publiée le 15 février, qui mentionnait des «paroles» et des SMS, «des propos ou des écrits ambigus pour certains et à caractère clairement sexuel pour d’autres», et son intégralité. A la suite de cette plainte, une information judiciaire est ouverte depuis le 21 juin à la Cour de justice de la République (CJR), seule juridiction habilitée à juger des ministres dans l’exercice de leur fonction. La défense de M. Le Graët a par ailleurs demandé devant la justice administrative l’annulation du rapport de l’IGESR.