COUPS DE CŒUR

À l’aller, Brest avait déjà donné du fil à retordre au PSG. Un accident ? Pas vraiment. Paris a encore mené 2-0 dimanche. Et Brest est encore revenu à 2-2. À la loyale. Cette fois, pas de penalty salvateur de Kylian Mbappé pour arracher la victoire. 2-2, score final. «La première période était l’une de nos meilleures de la saison et la deuxième, l’une des pires», a pesté Luis Enrique, «énervé» après ses joueurs mais reconnaissant qu’il faut «donner du crédit à Brest». En effet. «Ça dit beaucoup de choses… Les qualités de ce groupe et les qualités mentales surtout, ne jamais rien lâcher. Être mené 2-0 au Parc des Princes, c’est une soirée qui peut tourner au cauchemar… Mais cette équipe y a toujours cru et elle a été récompensée. Ce soir, c’est très valorisant d’avoir eu ce contenu sur ce match et face à cet adversaire. Félicitations aux garçons. C’est une très belle soirée», jubile le coach breton, «fier d’entraîner ce groupe». Il y a de quoi. Plus que jamais troisièmes au classement de Ligue 1 avant d’affronter Nice, les Brestois vivent une saison de rêve. Jusqu’où iront-ils ?

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Sans Ousmane Dembélé et avec un Randal Kolo Muani buteur mais encore brouillon, le PSG s’est beaucoup appuyé sur son côté gauche et éclairs de Bradley Barcola dimanche. Le moteur du Paris-SG, c’était lui. C’est grâce à l’ancien Lyonnais que les Rouge et Bleu se sont procuré leurs premières occasions, en début de match. Et il est impliqué sur les deux buts parisiens : passeur décisif pour le premier, œuvre de Marco Asensio, c’est encore lui qui met ledit Asensio sur orbite pour le deuxième. Sauf que Marco Bizot s’est interposé. Kolo Muani a donc fini le travail. Après le repos, Barcola s’est encore montré le plus remuant, le plus dangereux, le plus capable de faire des différences. C’est malheureusement sans lui que Paris se déplacera à Strasbourg vendredi puisqu’il a écopé d’un deuxième avertissement dans les arrêts de jeu. Ça n’a pas empêché le public du Parc de l’acclamer à sa sortie.

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Après une victoire parisienne 3-2 dans la douleur à l’aller en Bretagne et ce nul 2-2 au Parc des Princes, le troisième affrontement de la saison entre le PSG et Brest s’annonce encore plus alléchant. Ce sera le 7 février, toujours à Paris, mais dans le cadre des 8es de finale de la Coupe de France cette fois. «Ça ne donne aucune garantie sur le match de Coupe de France. Surtout que ce sera un match forcément différent. Le PSG sera un peu plus proche de la Ligue des champions. Mais les garçons ont aussi pris conscience ce soir qu’ils sont capables de rivaliser, d’embêter le PSG. On viendra comme on le fait à chaque match, avec des ambitions. Après, je ne peux pas vous dire ce qui se passera, mais on essaiera de se qualifier même si on aurait peut-être préféré un autre tirage», sourit Éric Roy. Ça promet… Cette fois, il y aura assurément un vainqueur. «On en rigolait entre nous, mais si on était à 2-2 à la fin et que c’était la Coupe de France, ce sont les tirs au but… Après, c’est du 50-50. Mais si on fait ce genre de match, on pourra espérer quelque chose», glisse Mathias Pereira Lage, par ailleurs auteur d’une magnifique Madjer pour le but du 2-2.

COUPS DE GRIFFE

Luis Enrique ne s’en cache pas : il veut surprendre ses adversaires par ses compositions de départ. Si possible sans surprendre ses propres joueurs mais en les «sortant de leur zone de confort». Sauf que c’est parfois un peu compliqué de suivre sa logique. A priori, Ousmane Dembélé et Marquinhos n’étaient pas blessés. Il a pourtant choisi de les mettre sur le banc au profil de Randal Kolo Muani, ailier droit, et de Lucas Beraldo, arrière gauche. La présence de la recrue brésilienne dans le onze a permis de recentrer Lucas Hernandez, axe gauche dans la charnière centrale à la perte du ballon et au cœur de la défense à trois en phase de possession. Warren Zaïre-Emery a (encore) dû se coltiner le rôle de piston hybride à droite, tandis que Vitinha et Fabian Ruiz ont alterné en sentinelle, avec le revenant Marco Asensio en meneur, Barcola et Kolo Muani très écartés et Kylian Mbappé dans l’axe. Des changements, encore des changements… Le tout avec un effectif déjà affaibli par les départs en sélection (Hakimi, Lee) et les blessures (Mendes, Skriniar, Kimpembe). Difficile de s’y retrouver depuis la tribune. Et pour les joueurs ? On peut se poser la question. Pas très rassurant avant la C1.

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Ce n’est pas la première fois que Kylian Mbappé produit ce genre de match, agacé, à contre-temps et maladroit devant le but. Sauf que la plupart du temps, il fait tout oublier d’un coup de patte magique. Pas dimanche. Le capitaine de l’équipe de France n’était visiblement pas dans un grand soir et n’a jamais trouvé la clé des champs, malgré de belles situations. Il n’a d’ailleurs pas terminé avec la moyenne dans les notes du Figaro . «Un plan anti-Mbappé ? Non, pas forcément. Après, c’est certainement le meilleur joueur de la planète, c’est très dur de l’arrêter. Avec sa vitesse, il nous a mis en difficulté pas mal de fois. On n’avait rien mis contre lui mais c’est un super joueur», a indiqué Pereira Lage. Dimanche, c’était un joueur normal.

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Certes, le Stade brestois a mis les ingrédients pour remonter la pente en seconde période. Le coup de semonce de coach Roy a porté ses fruits. «À la mi-temps, il nous a un peu bougés», reconnaît Mahdi Camara. «J’ai eu un discours un peu dur», avoue l’ancien entraîneur de Nice. Bien vu. De là à dominer le PSG de la sorte… «On s’est un peu endormi», résume Lucas Hernandez, bien en peine pour expliquer ce coup de la panne. De la suffisance ? Peut-être un peu. «Il vaut mieux faire cette deuxième période et ce résultat aujourd’hui que contre la Real Sociedad», souffle l’international tricolore. Pas faux. Luis Enrique n’a pas davantage su expliquer ce coup de mou. Dans tous les cas, l’Espagnol n’est pas bon à prendre après un résultat négatif. «On a perdu le contrôle du match. Pourquoi ? Parce que c’est du football, pas du basket», a-t-il pesté, méprisant, sur Amazon Prime Vidéo. Débrouillez-vous avec ça… Les supporters parisiens n’ont plus qu’à espérer que les analyses de «Lucho» sont plus pointues dans le secret du vestiaire.