Après la team solide aux JO de Rio 2016 et ses six médailles rapportées dont deux en Or, les boxeuses et boxeurs de la délégation tricolore sont plus que jamais prêts à s’imposer à la maison et faire rayonner la discipline au cœur de Roland-Garros qui accueillera les phases finales. Il y a une volonté et une vision partagée entre les athlètes en lice et le staff. Cette unité affichée laisse présager de beaux défis à relever.

Et le 7 mai dernier, c’est Gilles Moretton, le Président de la Fédération Française de Tennis qui a rappelé le plaisir à accueillir la boxe qui est chez elle à Roland Garros avec un point d’histoire et évidemment «l’année 1946 qui a vu monter sur le ring parisien Monsieur Marcel Cerdan et quelques années plus tard en 1971, c’est le championnat d’Europe de Jean-Claude Bouttier qui se tenait là et qui embarquait tous les supporters et amateurs de Noble Art avant de revenir en 1973 pour un championnat du Monde».

Justement, c’est le monde entier qui aura les yeux rivés sur Paris l’été prochain et c’est l’occasion pour une discipline qui se plaît à se challenger de poursuivre sa dynamique. Pour celui qui aura connu tous les rôles et porté toutes les casquettes, boxeur de haut niveau, entraîneur, directeur de CREPS, DTN et désormais Président, l’essentiel est de «faire de ces Jeux une grande fête, vivre une expérience exceptionnelle avec une équipe compétitive et totalement tournée vers l’échéance olympique. Des boxeuses et des boxeurs qui ont créé un véritable collectif avec une confiance totale dans le staff. Confiance et travail sont au cœur du dispositif», explique le Président au micro.

À Roland Garros, l’unité est affichée et les voix s’expriment à la même table. Staff et athlètes ensemble. Déjà huit qualifiés et on espère plus. Au total, et dans le meilleur des cas, ce sont potentiellement 13 qualifiés qu’on pourrait voir s’exprimer sur Paris 2024. À Rio, au total 10 athlètes avaient décroché leur ticket olympique ramenant 6 médailles qui ont embarqué toute la France.

La Boxe garde cette capacité qui ne peut lui être enlevée : un sport qui brise les préjugés et casse les codes, une compétition acharnée où tout est possible même s’il reste des combats à mener. Comment oublier à la fois la rage de vaincre de Brahim Asloum et ses larmes, l’émotion de cette Marseillaise et l’athlète médaillé olympique en 2000 qui aura définitivement marqué le siècle, rassembler et fait chanter d’une même voix tous les quartiers de France. Comment oublier le parcours de Sarah Ourahmoune ou les larmes d’Estelle Mossely le jour de son anniversaire à Rio où pour la première fois, des féminines se qualifient et performent sous les couleurs olympiques tricolores ? Forcer son destin et écrire l’Histoire. Voilà ce que nos athlètes sont capables de réaliser et de transmettre comme message.

Sport dur et sans concession, ce sont des vies entières qui lui sont dévouées. Les Jeux olympiques restent un graal précieux à atteindre qui peut faire vivre le meilleur comme le pire. Pour performer ensemble, le staff a travaillé à un dispositif le plus adapté et juste possible précise le DTN et directeur de la Performance, Mehdi Nichane : «Comme vous le savez, depuis 2016, les boxeurs professionnels sont autorisés à concourir aux Jeux, donc la complexité était de permettre à la fois aux boxeurs professionnels et en même temps aux boxeurs amateurs restés dans le giron olympique de se confronter et déterminer l’athlète le plus performant pour aller aux tournois qualificatifs».

Après les différents tournois continentaux dont les Jeux européens qui se sont déroulés à Cracovie (en Pologne) du 21 juin au 2 juillet 2023, le TQO mondial de Busto Arsizo (Italie) qui s’est tenu du 3 au 11 mars dernier, ce sont au total à l’échelle mondial 139 athlètes dont 75 femmes et 64 hommes qui ont décroché le précieux sésame.

Amina Zidani (-57kg), championne d’Europe 2023 et médaillée de Bronze aux mondiaux confirme l’état d’esprit, combatif et engagé et sa volonté de s’imposer au nom des siens et de toute l’équipe avec cette annonce officielle : «Retenez bien le nom de cette équipe pour cette olympiade : « la bande organisée », on va marquer l’histoire».

Sofiane Oumiha, 28 ans et un palmarès hors norme avec trois titres de champion du Monde et vice-champion olympique aux JO de Rio en 2016, invaincu chez les professionnels, compte bien aller jusqu’au bout de l’aventure olympique et se retrouver à Roland Garros pour une médaille de champion olympique.

Il reste un tournoi de qualification possible pour continuer à nous faire rêver et tenter de décrocher son ticket pour Paris 2024 où les émotions seront au rendez-vous. Le dernier TQO mondial se tiendra en Thaïlande, à Bangkok du 23 mai au 3 juin prochain. Y croire jusqu’au bout et espérer repousser ses limites pour rejoindre la Team « bande organisée ».

D’ici là, pouvoir accueillir 15.000 spectateurs sur le central de Roland Garros et faire rayonner le sport est une ambition partagée qui permet à la Fédération Française de Boxe de poursuivre sa volonté de développer la pratique sportive et de résister aux assauts d’autres sports de combat en gardant dans son ADN ce qui fait la noblesse de la pratique : rêver, travailler, avancer et écrire l’Histoire avec des championnes et des champions à qui revient tout le mérite : celui d’être et de rester des ambassadeurs intemporels pour qui le sport est un langage universel qui permet de grandir et s’accomplir.