Le président français Emmanuel Macron a plaidé mercredi pour une Europe de l’industrie et de l’énergie «plus audacieuse» et «moins réglementée», au deuxième jour de sa visite d’État en Suède. Cette deuxième journée met l’accent sur la coopération économique entre les deux pays, l’innovation face aux défis climatique et numérique, et se termine par un débat sur la démocratie avec des étudiants. Emmanuel Macron est intervenu mercredi matin devant des chefs d’entreprises français et suédois à Stockholm, plaidant pour qu’en matière industrielle, l’Europe cesse de «surréglementer» par rapport aux États-Unis et à la Chine et stimule les investissements.
«Nous avons besoin d’une politique industrielle européenne plus intelligente», a-t-il dit. Il faut «plus d’investissement, plus de marché unique et moins de réglementations», a ajouté le président français pour qui l’économie européenne risque de «désynchroniser» par rapport aux États-Unis et à la Chine. En matière d’énergie, il a également souhaité une politique européenne «plus rapide et plus audacieuse» ainsi que le développement accéléré d’un marché de l’électricité bas carbone. «L’Europe doit cesser de réguler l’hydrogène et les autres usages de sources d’électricité», a-t-il déclaré.
Il a enfin plaidé pour des investissements plus importants dans les secteurs critiques pour l’économie européenne : défense, espace, intelligence artificielle et technologies vertes. Mardi, il avait vanté des investissements croisés en croissance et le «niveau historique» des échanges de biens et de services entre les deux pays, à hauteur de 22 milliards d’euros.
Paris et Stockholm ont signé un élargissement de leur partenariat stratégique en matière d’innovation, approfondissant la coopération dans le nucléaire, la défense et la sylviculture. Accueilli avec le faste propre à une visite d’État dans le royaume scandinave, le président avait appelé mardi l’Union européenne à des décisions «courageuses» pour accélérer et amplifier son soutien militaire à l’Ukraine.
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Dans la ville universitaire de Lund, Emmanuel Macron doit visiter dans l’après-midi l’European Spallation Source (ESS), une installation de recherche scientifique censée devenir la source de neutrons la plus puissante du monde, cofinancée par la France avec 12 autres pays européens. Les deux pays veulent renforcer leur coopération dans le nucléaire civil.
Toujours accompagné du roi de Suède Carl XVI Gustaf, il se rendra également auprès de l’entreprise Alfa Laval, dont les activités sont, selon l’Élysée, «au cœur de la transition écologique de l’industrie». Il s’agit pour le président français et les dirigeants suédois de se poser en leaders européens en matière d’innovation «face au défi de la transition verte et numérique», comme l’explique l’entourage d’Emmanuel Macron.
Enfin, à l’Université de Lund, il participera au «Studentafton», un temps d’échange avec les étudiants, véritable institution de cet établissement partenaire de Saclay, près de Paris. Au cœur des débats, «les enjeux de résilience des sociétés démocratiques européennes», à moins de cinq mois des élections européennes qui pourraient voir l’extrême droite progresser fortement.
En France, le Rassemblement national fait pour l’instant la course en tête dans les sondages, loin devant le camp présidentiel, une situation qui peut résonner en Suède, où le Premier ministre conservateur Ulf Kristersson dirige un gouvernement de coalition soutenu par le parti d’extrême droite Démocrates de Suède (SD), qui n’a toutefois pas de ministres.