La scène était pourtant pour le moins anodine. À la tribune, le député du Rassemblement national (RN) Jean-Philippe Tanguy pilonne depuis plusieurs minutes le gouvernement, ce lundi, dans le cadre d’une motion de censure déposée par la gauche de l’Hémicycle contre Gabriel Attal. La charge est sévère, et fait réagir sur les bancs de la majorité. L’ancienne ministre de la Ville, Nadia Hai, interpelle vivement le député RN à plusieurs reprises. Quand un peu plus haut, tout à droite des tribunes, la voix de Marine Le Pen retentit : «Ferme-la toi, ferme-la !», lance-t-elle en direction de la députée des Yvelines, joignant à ces mots un geste de la main lui intimant de se taire.

L’Assemblée nationale rejette la première motion de censure contre Gabriel Attal

Sur les bancs macronistes, tous les regards se tournent alors vers la présidente du groupe RN. Et le ton monte. Constance Le Grip (Renaissance) lui reproche sa «vulgarité». «C’est elle qui est vulgaire», répond alors Marine Le Pen, ciblant toujours l’ancienne ministre d’Emmanuel Macron. «Quelles sont vos propositions de fond ? C’est vide, c’est creux», la relance alors Nadia Hai, qui se voit répondre : «Ne me parle pas de fond, pas toi!». Avant que les esprits se calment et que tout finisse par rentrer dans l’ordre, quelques secondes plus tard.

Ce genre d’accrochage est fréquent dans l’Hémicycle de l’Assemblée nationale. Mais il est rare qu’il implique une ex-finaliste à l’élection présidentielle et une ancienne ministre du président de la République. Il y a un peu plus de deux semaines, lors d’une séance agitée sur la constitutionnalisation de l’IVG, un autre député RN avait adressé un «Ferme-la» à l’Insoumis Sébastien Delogu.

«Marine Le Pen ne m’impressionne pas du tout. C’est très vulgaire de sa part. De toute façon, elle s’attaque à toutes les voix qui osent l’affronter en face», s’indigne Nadia Hai. Avant d’ajouter : «Mais là, tout de même, elle est allée plus loin que d’habitude».