«C’est tous les ans pareil.» Le président du groupe E.Leclerc Michel-Édouard Leclerc a anticipé des reproches de la part de l’administration sur ses pratiques après l’annonce par le gouvernement du contrôle à venir de «toutes les chaînes de supermarchés» sur le respect de la loi Egalim. «Nous savons que nous allons avoir des sanctions», a assuré le distributeur sur France Inter ce lundi 5 février, dénonçant une «caricature».

«Dès que les accords commerciaux sont finis à minuit un soir, le lendemain l’administration vient pomper dans les ordinateurs», a dénoncé Michel-Édouard Leclerc. Le distributeur pourrait être épinglé pour des accords commerciaux sur lesquels «il y a des débats juridiques» a précisé son patron, dénonçant des lois françaises «tellement complexes». Mais réfute les accusations de contournement de la loi française par sa centrale d’achats en Belgique. Quant à d’éventuels produits faussement indiqués comme étant d’origine française, il évoque de possibles «erreurs d’étiquetage».

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Michel-Édouard Leclerc s’en est aussi pris à la majorité présidentielle, assurant que les agriculteurs avaient «reçu des consignes de venir [manifester] dans la grande distribution» lors des dix jours de grogne fin janvier. «Il y a un groupe de députés Renaissance et Modem qui me vise, a-t-il ajouté. C’est l’usine à tweets !»

Le patron des centres E.Leclerc s’est étonné que les agriculteurs ne soient pas plutôt allés manifester «chez les industriels ou dans la restauration collective», tout en reconnaissant avoir une «part de responsabilité» en ayant «boudé des discussions législatives». Et de remettre la faute sur «les trois derniers ministres de l’Agriculture qui n’ont eu de cesse de nous diviser».

Au fond, estime Michel-Édouard Leclerc, si des manifestants sont venus le trouver dans ses hypermarchés, ce ne serait pas tant pour protester contre ses pratiques commerciales que pour lui parler en tant qu’«influenceur» pour atteindre Emmanuel Macron, avec qui il discute.

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