Après l’électricité , vers une hausse des factures de gaz ? Ces dernières pourraient connaître en juillet prochain une nouvelle hausse, liée cette fois à une augmentation du tarif des réseaux de distribution annoncée vendredi par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et le gestionnaire du réseau GRDF. «Le tarif du gaz augmentera en juillet 2024 pour financer les dépenses d’entretien des réseaux», a confirmé sur X (ex-Twitter) dimanche Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE.
Le tarif d’utilisation des réseaux (dit « ATRD ») augmentera en moyenne de 27,5 % au 1er juillet, selon une décision de la CRE prise pour quatre ans. Concrètement, l’impact sur la facture du consommateur résidentiel s’élèvera à 5,5 %, soit 7,30 euros par mois ou plus de 90 euros sur un an pour un client chauffage moyen, et 10,4 % soit 2,20 euros par mois pour un client eau chaude sanitaire/cuisson moyen. La proposition n’a cependant pas encore été adoptée. Elle doit au préalable être soumise au Conseil supérieur de l’énergie (CSE), qui doit donner son avis.
«Dans le prix de la facture des particuliers qu’on paye tous, il y a le prix de la molécule de gaz elle-même, et puis le fait que ce gaz passe bien dans des tuyaux. Ces tuyaux, il faut les entretenir, il faut les remplacer quand ils sont défaillants», a détaillé Emmanuelle Wargon ce week-end sur Franceinfo. Elle a ajouté ce lundi matin sur RMC qu’il fallait «investir dans de nouveaux tuyaux pour le nouveau gaz, le gaz vert ». Par ailleurs, l’ampleur de cette hausse s’explique également par la baisse de la consommation de gaz, car «elle doit se répartir sur moins de consommateurs et moins de consommation», a souligné la patronne de la CRE.
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Pour autant, cette hausse du tarif des réseaux au 1er juillet ne signifie pas forcément que les factures vont augmenter d’autant. «Depuis décembre, le prix du gaz a beaucoup baissé sur les marchés de gros, et donc cela se répercute dans la facture du consommateur. L’un dans l’autre, on va payer un peu plus cher pour les tuyaux, mais le prix du gaz baisse. Si le prix du gaz reste là où il est aujourd’hui par rapport à décembre dernier, (la facture) sera stable», a assuré Emmanuelle Wargon sur RMC.
GRDF explique de son côté que la hausse annoncée est pour les trois quarts un effet de report dû aux aléas de la précédente période, au cours de laquelle les coûts ont augmenté – car le prix des réseaux est revu tous les quatre ans. Ces quatre dernières années, « le tarif est resté stable et n’a donc pas permis de couvrir l’ensemble des coûts de l’entreprise », explique le distributeur de gaz naturel. « GRDF et la CRE ont travaillé de concert pour faire évoluer le cadre et la structure du nouveau tarif afin de préparer l’avenir et de rendre le modèle plus résilient », ajoute-t-il. De son côté, la CRE explique que «ce tarif permet de maintenir un niveau de sécurité élevé pour les réseaux et de contribuer activement à la transition énergétique notamment en permettant l’intégration du biogaz dans les réseaux ».
Le gouvernement avait déjà presque doublé depuis le 1er janvier l’accise sur le gaz, une taxe payée par les fournisseurs de gaz qui sera répercutée sur les factures des abonnés à prix fixe.