Le fabricant allemand d’électroménager haut de gamme Miele va supprimer ou délocaliser jusqu’à 2700 emplois dans le monde, a-t-il annoncé mardi, invoquant un effondrement de la demande et une hausse des coûts de production. Le groupe familial de Gütersloh (ouest) dit avoir «ressenti les effets de l’effondrement mondial de la demande» et de «l’augmentation drastique des coûts», le forçant à adopter un plan d’économies affectant près de 12% des effectifs, selon un communiqué.

Chez le fabricant de fours, aspirateurs et autres machines à laver, la majeure partie du plan annoncé repose sur 2000 suppressions d’emplois en Allemagne et ailleurs, principalement dans les domaines dits «indirects», c’est-à-dire en dehors des services production et des chaînes de montage, explique le groupe. Selon un autre volet du plan, la production de machines à laver pour les particuliers va être transférée en totalité et par étapes en Pologne, à Ksawerów, d’ici 2027.

Il en résulte qu’environ 700 emplois vont être supprimés à l’usine allemande de Gütersloh, qui assemble pour l’heure ces appareils. Ces mesures, conjuguées à une amélioration attendue des ventes, doivent permettre de générer environ 500 millions d’euros de marges de manoeuvres financières d’ici 2026, selon Miele. Les discussions vont être menées désormais avec les représentants des salariés et le syndicat IG Metall.

L’ampleur des suppressions d’emplois annoncées est déjà «un désastre pour les personnes qui ont fait la grandeur de Miele», a réagi Bernd Schreiber, président du comité d’entreprise de l’usine de Gütersloh, dans un communiqué d’IG Metall. Les employés menacés de délocalisation ne vont «pas rester les bras croisés» et «lutterons (avec IG Metall) pour préserver le plus grand nombre d’emplois possible» en Allemagne, poursuit-il.

Ce plan intervient au cours de la 125e année de création de l’entreprise, qui fait suite à un exercice 2023 difficile, mettant fin à plusieurs années de forte croissance. L’an dernier les ventes ont chuté de 9% et le nombre d’unités vendues de plus du double, après les ventes records de 5,43 milliards d’euros affichées en 2022. En cause, la fin du «boom lié au coronavirus» et la «guerre en Ukraine», selon Miele, qui ajoute que «les signes d’une reprise imminente des marchés ne sont pas en vue». Le secteur est affecté, le groupe suédois d’électroménager Electrolux ayant annoncé vendredi dernier avoir triplé sa perte en 2023 sur fond de faible confiance des consommateurs.