Safran poursuit ses emplettes dans des start-up prometteuses. Après être entré au capital de la française Greenerwave (antennes pour l’internet spatial) la semaine dernière, le motoriste et équipementier français prend, via Safran Corporate Ventures, une participation minoritaire au capital de la pépite californienne Avnos, aux côtés d’autres investisseurs.

La jeune pousse basée à Los Angeles a en effet annoncé avoir levé 36 millions de dollars, au cours d’une opération dont le chef de file est Nextera Energy Ressources, présenté comme le « plus grand producteur mondial d’énergie renouvelable (éolien, solaire) ». Safran Corporate Ventures a donc participé à ce tour de table aux côtés de Shell Ventures, Envisioning Partners et Rusheen Capital Management. L’opération intervient après la signature d’accords commerciaux stratégiques entre Avnos avec Shell Ventures, ConocoPhillips, JetBlue Ventures et la Fondation Grantham, ainsi que le lancement de projets pilotes en coopération avec le département américain de l’Énergie et l’Office of Naval Research américain. Les fonds levés serviront à «déployer des unités de capture de CO2 en Amérique du nord et en Europe mais aussi à ouvrir un nouveau centre de R

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Avnos a été identifiée par les équipes de veille technologique de Safran Corporate Ventures lors de l’établissement d’une monographie thématique sur les technologies de capture de carbone, développées dans le monde. Combiné avec de l’hydrogène, le CO2 permet de produire des carburants de synthèse ou e-fuels. Ces derniers intéressent les constructeurs aéronautiques et les compagnies aériennes, dans le cadre de la décarbonation du transport aérien. Compte tenu des volumes nécessaires à l’aérien, les e-fuels apportent une solution complémentaire à d’autres carburants d’aviation durable (SAF) tels que l’hydrogène liquide et les biocarburants. D’autant que les e-fuels sont transportables et stockables dans les réseaux existants et peuvent être utilisés pour alimenter les moteurs d’avion déjà en service.

Créée en 2020, Avnos qui est un spin-off du département de l’Énergie américain, a mis au point une technologie de capture du CO2 dans l’air ambiant de rupture, baptisée Hybrid Direct Air Capture (HDAC) . « Ce procédé est très efficace et plus économique que des procédés concurrents (liquides notamment) car il est trois fois moins coûteux en énergie et ne consomme pas d’eau. En outre, les unités de captage peuvent être partout et n’ont pas besoin d’être proches d’un autre site industriel », précise Éric Dalbiès, directeur Recherche, Technologie et Innovation de Safran. Une autre méthode de capture du CO2 consiste en effet à extraire du CO2 directement auprès des rejets des usines telles que des cimenteries par exemple.

En outre Avnos entre dans la phase d’industrialisation à grande échelle de son procédé. «En 2024, la start-up prévoit de mettre en service une unité pilote de captage du CO2 d’une capacité de 30 tonnes. Puis de décupler cette capacité avec une unité de 300 tonnes. Son objectif est ensuite d’installer dix modules d’une capacité de 300 tonnes sur un site partenaire», développe Éric Dalbiès.

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En investissant dans Avnos, Safran n’a pas l’intention de se diversifier dans la production de e-fuels. «Notre prise de participation n’a pas pour objectif de réaliser une opération financière mais d’identifier des technologies externes à Safran et de passer des accords de coopération en proposant l’appui de nos équipes de R

En janvier 2022, Safran Corporate ventures avait investi aux cotés d’Engie New Ventures, le fonds de capital-risque de l’énergéticien, dans la start-up allemande Ineratec, qui a développé des technologies de développement et de production de carburants synthétiques neutres en carbone. Cela avec des unités industrielles modulaires, qui transforment l’hydrogène vert issu de l’électricité renouvelable et le CO2 issu de la biomasse ou capturé, en carburants neutres en carbone, comme l’e-méthane, l’e-diesel, ou l’e-kérosène. Créé en 2015, le fonds Safran Corporate Ventures, doté de 80 millions d’euros, a depuis investi dans 23 start-up.