À Marcoussis
On n’imagine qu’il y a eu une grosse remise en question, au débriefing, après cette lourde défaite contre l’Irlande …Paul Boudehent : Oui, de la remise en question, il en faut toujours. Maintenant, ce n’est pas parce que le match ne s’est pas passé comme on le souhaitait que tout le système est à revoir. L’effectif et le staff ont fait leurs preuves jusqu’à présent. On continue de se faire confiance et de travailler. On s’est remis en question – c’est le bon terme – pour aller chercher quelque chose en Écosse et, surtout, montrer un autre visage.
Votre moral a-t-il été touché ? Dire non, ce serait un mensonge. Le moral et l’ego aussi, parce qu’on était devant notre public, sont touchés. Pour autant, on n’est pas abattus, on est tous des challengers, c’est notre métier, on aime ça. Ce week-end en Écosse, c’est un nouveau défi. On aurait aimé monter un autre visage, c’est sûr, maintenant le Tournoi n’est pas fini. On y croit.
William Servat a expliqué que ce n’est pas le plan de jeu contre l’Irlande qui a été défaillant mais son application. Y a-t-il eu un manque de compréhension des joueurs ? Forcément, il y a eu des choses qui ne se sont pas bien passées. Quand on voit le résultat du match, c’est que ça ne s’est pas passé comme prévu. Je le rejoins sur le fait qu’on aurait dû jouer autrement. De là à dire qu’il y a une mauvaise compréhension avec le nouveau staff et que le nouveau dispositif nous poserait problème, je ne pense pas du tout. On n’a pas réussi à mettre notre jeu en place mais je pense que le plan de jeu est bon et l’effectif aussi.
Quel regard portez-vous l’Écosse et ses avants qui sont bien plus redoutables que par le passé ?À titre personnel, c’est contre eux que j’ai eu mes deux premières sélections (l’été dernier en match de préparation au Mondial, NDLR). Même si on avait perdu le premier match, j’en garde un très bon souvenir. C’est une équipe qui joue un beau rugby, qui déplace le ballon. Ils sont durs à jouer mais on prend du plaisir à jouer contre eux.
Vous souvenez-vous de l’atmosphère spéciale à Murrayfield ?Les Écossais, que ce soit les joueurs ou les supporters, sont tous à fond. Tout le monde dit que jouer là-bas, en Écosse, c’est génial parce que le public est complètement déchaîné. C’est dans leur culture. (…) C’est différent de ce que l’on a l’habitude de voir en Top 14. Le Six Nations, c’est une atmosphère différente. Et je n’ai jamais joué contre l’Écosse dans le Tournoi. Cet été, il n’y avait pas d’enjeux. Là, ça va être pire…
Le rythme promet d’être élevé…Du peu que j’ai vu, c’est une équipe qui déplace énormément le ballon. De là à dire qu’ils n’ont pas de plan de jeu, je ne pense pas. C’est une équipe qui est très structurée, différemment de l’Irlande, ils ont de très bons joueurs de ballon. Devant, c’est sûr que ce n’est peut-être pas le pack sud-africain, mais ce sont de très bons joueurs de rugby. Je pense qu’on va faire un bon match de rugby.
Vous avez connu Charles Ollivon comme capitaine durant la Coupe du monde, en relais d’Antoine Dupont. Est-ce qu’aujourd’hui son rôle a changé dans l’équipe ?Son rôle n’a pas changé en tant que joueur et en tant qu’homme non plus. Il n’a plus le brassard mais l’homme est toujours aussi présent, que ce soit sur et en dehors du terrain. C’est vraiment un papa dans l’équipe. En tout cas devant, il fédère mais en plus il guide les gars. Je me rappelle de mes premiers matches en équipe de France, de par son expérience, il nous guide. Son rôle n’a pas changé.
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