«Je rappelle que Posolo Tuilagi n’avait été appelé que la veille du match contre l’Irlande. Avant, il avait participé aux entraînements comme U20 ou joueur supplémentaire, en opposition. Il n’avait pas participé au travail spécifique en touche et en mêlée par exemple. Il avait juste un peu touché du doigt le XV de France. Il s’est retrouvé projeté au Vélodrome en seconde mi-temps dans un contexte difficile, après seulement deux réunions à l’hôtel et un entraînement de veille de match. Et nous sommes très contents de son entrée. Nolann Le Garrec a également fait une très belle entrée. Il s’approprie petit à petit le poste le rôle et le niveau international. Mais qui dit intégrer des nouveaux dit sortir des joueurs. Ça n’a pas été notre projet. Notre volonté, c’est le groupe, l’équipe, la solidarité, dans les grands moments comme dans les moments plus difficiles. Nous avons performé en groupe, nous avons perdu en groupe. Notre idée, avec le staff et les leaders, est de garder cette ossature tout en donnant la place à des jeunes dans le coaching ou sur blessure.»
«Nous sommes des compétiteurs et nous nous préparons à gagner tous nos matchs. Nous avons chuté. À chaud, dans les vestiaires, ce n’était pas le temps de l’analyse mais de la solidarité, du courage, de l’engagement. Il en faut dans les moments difficiles. Ce sont des instants difficiles à vivre. Ils le seront pour chaque défaite. Parce que nous cherchons la victoire. Il y avait des émotions, des sentiments partagés collectivement. Et, dans ces moments-là, la notion de groupe a beaucoup, beaucoup d’importance. C’était le cas le lendemain aussi. Quand nous nous sommes remis au travail, le dimanche, nous avons parlé de cela avec le staff, les leaders, puis les joueurs. Nous avons pris le temps de partager ces émotions, ces sentiments tout à fait humains. Mais les valeurs du rugby nous apprennent à être plus fort ensemble. Je parle là encore de solidarité, d’engagement et de courage. Ça a été un grand bonheur, une grande joie de travailler sur l’analyse du match. Beaucoup de choses n’ont pas marché. Mais le grand bonheur, c’était de faire appel à la notion de groupe, à la notion de confiance. Il faut que les joueurs sentent notre confiance et que nous nous sentions la leur. Évidemment, quand tu perds, nous faisons notre autocritique. Et nous avons toujours été très critiques et très exigeants envers nous-mêmes. Nous n’en faisons jamais l’économie. Car nous sommes tournés faire une seule chose : faire gagner l’équipe de France.»
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«Nous passons beaucoup de temps à travailler ensemble sur le leadership. C’est notre premier cercle, dans le staff, puis nos leaders et ensuite notre groupe. Au-delà d’un discours, c’est plus une méthode. Incarner une mission, une volonté de gagner. Cette notion est encore plus forte, plus intense, plus puissante dans ces moments-là. Les valeurs de notre jeu nous donnent plus de forces. C’est dans la difficulté que nous trouvons les ressources pour être plus performants, pour être meilleurs. Notre chemin ne ressemble pas à un long fleuve tranquille. Aucun joueur, aucun membre du staff n’a connu une allée bien ombragée pour arriver ici. Aujourd’hui, nous rencontrons clairement un moment difficile. Et c’est là que nous faisons corps, que nous faisons groupe. C’est là que j’ai le plaisir que j’ai à partager avec mon staff et notre groupe de leaders.»
«C’est surtout le score qui ne nous satisfait pas. L’important, c’est de gagner, quelle que soit l’animation mise en place. Un match quand il est raté, quand il est perdu, plus vous le regardez, plus il est raté et plus il est perdu. Mais ce n’est qu’un match. Prenez un match gagné et réussi, plus vous le regardez, plus il est réussi et plus il est gagné… L’idée, c’est d’être très dur et très exigeant avec nous sur la qualité de notre rendu mais, surtout, de basculer sur le match suivant que l’on veut plus réussi. La question de la possession et de la dépossession, je ne suis pas certain qu’elle se pose face à l’Irlande. La question était plutôt notre capacité à exercer de la pression sur l’adversaire et on a eu beaucoup de choses à gérer dès la conquête et la reconquête du ballon avant de se lancer sur une stratégie collective avec ou sans le ballon.»
Propos recueillis en conférence de presse