Le musée Fowler de l’université de Californie a définitivement restitué jeudi 8 février sept objets royaux au roi Asante du Ghana Otumfuo Osei Tutu II. Cet événement intervient à l’occasion des célébrations de son jubilé d’argent.

La pression internationale s’accentue pour que les musées et institutions européens et américains rendent aux États africains les objets d’art pillés par les anciennes puissances coloniales. Ces trésors, dont des bijoux en or, une chaise ornementale et un fouet en queue d’éléphant, ont été présentés lors d’une fastueuse célébration au palais de Manhyia, dans la ville de Kumasi dans la région d’Ashanti (sud).

Otumfuo Osei Tutu II a déclaré qu’il espérait que le retour des objets unirait le peuple Asante, l’un des principaux groupes ethniques du Ghana. «Ce retour confirme ce qu’il s’est passé il y a tant d’années lorsque les Britanniques nous ont attaqués et se sont emparés de nos trésors. Restons unis pour apporter la paix et le développement dans le royaume», a déclaré le roi qui célèbre les 25 ans de son accession au trône.

Le conseiller du roi Asante, Ivor Agyeman Duah, a souligné l’importance culturelle et historique de ces objets. «Ces artefacts restitués ne sont pas de simples objets, ce sont des symboles sacrés de notre histoire, qui incarnent la résilience et la richesse de la culture asante. Leur retour signifie un moment crucial de réconciliation et de fierté pour notre royaume», a déclaré Duah à l’AFP.

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L’événement, qui s’est tenu en amont du 150e anniversaire de la guerre anglo-asante de 1874, a rassemblé un large éventail de participants, des chefs traditionnels aux politiciens, en passant par le clergé et les diplomates, tous parés de vêtements rouges et noirs symbolisant l’état de deuil. Les objets restitués font partie de la collection du musée Fowler depuis 1965 et seront exposés au Palais de Manhyia.

Contrairement à d’autres institutions, le musée n’a imposé aucune condition sur les objets restitués, laissant à la discrétion de leurs récipiendaires le soin de décider de leur utilisation future, qu’il s’agisse d’expositions dans des musées, de trésors de palais ou de célébrations publiques. L’historien ghanéen Osei-Bonsu Safo-Kantanka a déclaré à l’AFP que «c’est un moment spécial pour le peuple Asante car cela renforce le lien entre nous et nos ancêtres».

Ce geste fait suite à l’annonce le 25 janvier du British Museum et du Victoria and Albert Museum de Londres de prêter pour six ans des objets en or et en argent pillés au royaume Ashanti du Ghana.