On se souvient de Revolver, groupe de pop français prometteur révélé il y a une quinzaine d’années, qui n’a jamais transformé mais a permis à Ambroise Willaume d’entamer une carrière solo sous le nom de Sage. Parallèlement à ses deux albums solo, le jeune homme s’est lancé dans une carrière de producteur à succès, notamment auprès de Clara Luciani, Albin de la Simone ou Clara Ysé. Le voici qui renoue aujourd’hui avec l’aventure collective. Astral Bakers est le nom du groupe strictement paritaire – deux filles et deux garçons – qu’il a assemblé de manière assez naturelle. Leur première apparition publique a été dans le cadre de l’hommage à Françoise Hardy diffusé sur France Inter le moi dernier. Voici aujourd’hui le premier disque de compositions originales de cette formation à deux guitares, basse et batterie, dans laquelle Sage tient la place de chanteur. On est immédiatement séduit par la grande musicalité de ces chansons enregistrées en direct, dans une pièce unique, avec les musiciens assis en rond. Leur son repose les oreilles après des années de productions compressées à fond, de disques remplis jusqu’à l’étouffement de couches instrumentales. Ici les instruments sonnent naturellement, et s’il y a de la guitare saturée, elle n’empiète jamais sur le climat de l’ensemble. Parées de belles harmonies vocales, ces compositions riches, aux structures et aux accords exigeants, accrochent immédiatement l’oreille. Les nostalgiques du son des années 1990 trouveront leur compte dans ce grunge doux qui doit autant à Nirvana Unplugged qu’aux harmonies de Supertramp. The Whole Story, chanté en anglais, est la plus belle production de pop française qu’il nous ait été donné d’entendre depuis bien longtemps.

Vous vous y êtes pris trop tard pour réserver le dîner aux chandelles dont l’élu(e) de votre cœur rêve ? Vous n’êtes pas inspiré par les vitrines des fleuristes ? Il vous reste un moyen de sauver la Saint-Valentin : offrir cette anthologie de chansons d’amour interprétées par Dalida. Toujours aussi aimée trente-sept ans après sa disparition, la diva visite ici un répertoire très large, des standards Come Prima ou La vie en rose, à des compositions plus modernes, interprétées dans plusieurs langues. Le contenu est aussi kitsch que la pochette, mais depuis quand la Saint-Valentin est-elle synonyme de bon goût, après tout ?