Pauvres acrobates, trapézistes ou encore équilibristes ! Qu’on les plaint à essayer de sauver ce spectacle, dont la mièvrerie n’a d’égale que la prétention. C’est d’autant plus incompréhensible que Sophia Perez, qui en signe la mise en scène, est une ancienne voltigeuse issue des rangs du Centre national des arts du cirque (Cnac).
Mais pourquoi cet acharnement à vouloir détourner ces jeunes circassiens de ce qu’ils savent si bien faire ? Au lieu de mettre leur talent en valeur, Sophia Perez les étouffe dans une litanie de lieux communs.
À lire aussiCirque: la vie rêvée des artistes sous chapiteau
La soirée commençait pourtant bien : les artistes s’occupent eux-mêmes d’accueillir le public, avec un ton certes décalé, mais chaleureux. On s’installe, les lumières s’éteignent et, comme dans une mauvaise pièce de théâtre des années 1960, les acrobates se relayent au micro et chacun y va de sa petite phrase. Tout ce qu’on a envie de voir au cirque ! Cet incipit ne dure pas moins de vingt minutes. Et le supplice ne fait que commencer.
À lire aussiNotre critique de Balestra: à la Villette, treize pierrot s’envolent
On espère voir le spectacle décoller et cette 35e promotion nous éblouir. Que nenni ! La metteur en scène (qui préférait que j’écrive la « metteuse ») a visiblement des choses à dire à nous « toustes » via un pseudo-cabaret qui n’ose même pas être trash. Dans ce fatras, quelques numéros d’acrobatie au sol ou aériens tirent leur épingle du jeu, mais seuls Carlotta Lesage au mât chinois et Yu-Yin Lin ont l’occasion de montrer ce dont ils sont capables. Le reste n’est que verbiage et inutilités. On ne reproche rien aux artistes, mais on ne saurait recommander une telle nullité à personne. Sauf si vous voulez goûter une délicieuse tarte chaude accompagnée de salade et d’un verre de ginger, servis à la cantine du Cnac. Maigre consolation.
La Villette, jusqu’au 18 février