Le groupe centriste au Sénat a proposé mercredi un texte visant à encadrer le droit de grève dans les transports sur des périodes particulières comme les vacances scolaires, une manière selon lui de «protéger les Français» face à «des prises en otage répétées». Alors qu’une forte mobilisation des contrôleurs de la SNCF est annoncée pour le week-end, avec de nombreux trains supprimés, les parlementaires de l’Union centriste, alliés dans la majorité sénatoriale aux Républicains, ont rapidement réagi en déposant une proposition de loi pour défendre la «liberté de circulation».
«On n’interdit pas aux syndicalistes de faire grève, on essaie de protéger les Français contre une prise en otage excessive et répétée», s’indigne le président des centristes Hervé Marseille, qui dit «s’attendre à des mouvements similaires en marge des Jeux olympiques». Le texte prévoit d’octroyer au gouvernement un capital annuel de 60 jours d’interdiction de grève pour les «personnels des services publics de transports». L’exécutif pourrait répartir ce capital par décret comme il le souhaite dans une limite de quinze jours par période d’interdiction, avec néanmoins la tenue d’une «négociation préalable».
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La proposition de loi, basée sur le système en place en Italie, vise clairement les périodes de vacances scolaires, souvent ciblées par les syndicats pour lancer leurs préavis de grève. «Les gens qui prennent le train, ce ne sont pas que des nantis qui vont au ski, ce sont des gens qui rentrent chez eux, des étudiants, des enfants de parents séparés. Cela se répète et devient insupportable», ajoute Hervé Marseille, qui promet d’inscrire son texte au Sénat «dès que possible» et réfute toute volonté de «remettre en cause le droit de grève constitutionnellement garanti».
Cette annonce intervient après les déclarations du Premier ministre Gabriel Attal, ce dernier ayant déploré mercredi «une forme d’habitude, à chaque vacances qui arrivent, d’avoir l’annonce d’un mouvement de grève» des cheminots. «Les Français savent que la grève est un droit», mais «aussi que travailler est un devoir», a dit le chef du gouvernement. La droite sénatoriale avait déjà fait adopter en 2020 un texte visant à «assurer l’effectivité du droit au transport» en garantissant un service minimum en cas de grève. Mais il n’avait pas prospéré au Parlement.
Interrogé sur la question mercredi, le président des sénateurs macronistes François Patriat a reconnu qu’il serait ouvert à «toutes les évolutions» qui permettraient d’encadrer «ces grèves intempestives, redondantes et renouvelées».