La 77e édition du rendez-vous du cinéma mondial vient de débuter. Les festivaliers vont découvrir des films très attendus, des longs-métrages d’auteur plus discrets comme des productions hollywoodiennes. Plusieurs dizaines de fictions rassemblées dans des sélections différentes, qui peuvent paraître obscures au-delà du périmètre de la Croisette.

Chaque année, plusieurs équipes dédiées menées par le délégué général Thierry Frémaux visionnent environ 2000 longs-métrages envoyés par des cinéastes du monde entier. Contre la moitié, d’ailleurs, il y a une dizaine d’années. Une vingtaine d’entre eux sera sélectionnée dans la catégorie reine, la compétition officielle, avec l’espoir d’obtenir la palme d’or. Parmi les films qui concourent en 2024, l’étonnant Megalopolis de Francis Ford Coppola, un biopic de Donald Trump ou le nouveau rêve éveillé du réalisateur Yórgos Lánthimos.

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Une vingtaine d’autres productions prennent le chemin d’Un certain regard. Une section qui célèbre le cinéma d’auteur, ou des premiers films prometteurs. Plusieurs prix y sont remis. Le Royaume sera notamment au programme 2024. Un long-métrage corse (l’île de Beauté est assez présente cette année à Cannes) de Julien Colonna.

En hors compétition, le festival projette souvent des films populaires ou événement qui ne sont pas destinés à la rivalité de la compétition officielle. Il s’agira, pour cette 77e édition, du nouveau volet de la saga Mad Max ou du Comte de Monte-Cristo avec Pierre Niney, plus gros budget cinématographique de l’année.

En sélection officielle, il faut ajouter à ces différentes catégories les séances de minuit, qui proposent des films de genre, les Cannes Premières (des œuvres parfois plus discrètes ou décalées de cinéastes importants), Cannes Classics et ses restaurations…

Lancée après la tumultueuse édition de 1968, la Quinzaine des cinéastes (pour plus «d’inclusivité», elle a abandonné le nom de Quinzaine des réalisateurs en 2022) se veut plus audacieuse et moins académique. Martin Scorsese ou Spike Lee y ont été remarqués. Si elle refuse traditionnellement de remettre des prix, la sélection innove cette année avec un vote du public.

En 2023, on y a vu Le Procès Goldman de Cédric Kahn. Et l’on découvrira durant cette quinzaine La Prisonnière de Bordeaux avec Isabelle Huppert ou encore une farce policière très librement inspirée de l’affaire Dupont de Ligonnès.

La Semaine de la critique, composée comme son nom l’indique de représentants de la presse spécialisée internationale, s’intéresse aux premier et deuxième longs-métrages. Plusieurs récompenses, dont un grand prix, sont décernées. Gaspard Noé et Leos Carax y ont fait leurs premiers pas. En 2023, Tiger Stripes, une fiction malaisienne, y a été sacré. La sélection 2024 s’ouvre avec Les Fantômes, un premier film sur la traque à Strasbourg d’un criminel de guerre syrien.

Plus discrète et la plus récente des sélections, l’ACID présente des productions indépendantes avec, pour la citer, «l’envie de bousculer les normes». Voire de les molester. On y a vu le beau film d’animation Linda veut poulet ! , en 2023.

Thierry Frémaux, le délégué général du festival, répète que toutes les sélections sont complémentaires. Ce qui n’empêche pas chacune d’entre elles, et notamment l’officielle, de chercher à réunir l’affiche la plus enviable.

Les membres du jury, réunis le dernier jour dans à une adresse tenue secrète et privés de leur téléphone portable, procèdent à un vote. Le grand prix vaut comme une médaille d’argent. The Zone of Interest de Jonathan Glazer l’a reçu en 2023. Après 120 Battements par minute (2017) ou Le Fils de Saul (2015).

Le prix du jury, même si cette spécificité n’est pas toujours respectée, doit récompenser une œuvre particulièrement originale. Il a été décerné l’an dernier aux Feuilles Mortes d’Aki Kaurismäki. Par le passé, Il Divo (2008) ou Mommy (2014) ont été sacrés.

Les prix du scénario, de la mise en scène, d’interprétation masculine et d’interprétation féminine, parlent d’eux-mêmes. À noter qu’un film ne peut recevoir qu’une seule récompense. Sauf les prix du jury et du scénario qui peuvent s’adjoindre un prix d’interprétation…

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La palme d’or, récompense la plus fameuse, couronne le meilleur film de la compétition officielle. Après le succès acquis grâce à elle par Anatomie d’une chute l’année dernière (une réussite au box-office et un Oscar), le palmarès 2024 devrait être scruté de près.