«Faire sauter les verrous de l’impuissance». C’est le vœu formulé par l’ancien chef du parti Les Républicains Laurent Wauquiez dans le Journal du Dimanche ce 18 février. Interrogé sur la décision du conseil d’État d’exiger de l’Arcom un contrôle plus exigeant de la ligne éditoriale de CNews, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes est revenu sur le rôle global des administrations indépendantes et institutions publiques dans la vie politique française, qu’il estime antidémocratique. «Quand des organismes administratifs se mettent eux-mêmes à faire la loi, l’équilibre sur lequel repose notre démocratie est menacé», alerte la figure du parti LR.
Pour le président de région, la Ve république est devenue un «régime de l’impuissance», où la volonté législative est parsemée de «blocages» qui ne font que «paralyser l’action de l’État». «On a multiplié les verrous en créant des autorités administratives indépendantes qui sont autant de féodalités juridiques», estime-t-il, déplorant que ces instances «ne répondent plus à personne et créent leurs règles qui s’imposent à tous». Et de citer notamment les multiples décisions du Conseil constitutionnel, empêchant régulièrement l’application d’expulsions ou de lois antiterroristes.
Pour Laurent Wauquiez, changer les choses nécessite une «connaissance de ce qui bloque de l’intérieur» le pays. Une compétence que l’énarque se targue de posséder. «Ma force, c’est que par ma formation et mes expériences, je connais parfaitement les rouages de la machine et ce qui a fini par la bloquer», déclare ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, se disant capable de «les déverrouiller».
Laurent Wauquiez déplore par ailleurs que l’usage du référendum n’ait «jamais» été «aussi rare sous la Ve République». Et de rappeler la concertation en 2016 sur le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, lorsque le oui l’avait emporté à 55,17% des voix, mais que le premier ministre Édouard Philippe avait ensuite écarté face aux revendications des minorités écologistes. Une «capitulation démocratique que nous payons encore aujourd’hui», fustige le président de région.
Il rejette la «soi-disant démocratie participative», qu’il juge hypocrite, à l’image de la «Convention citoyenne» consistant à tirer au sort un petit groupe de citoyens pour réfléchir à un sujet. Ce modèle avait été utilisé pour le climat en 2019, ou encore sur le sujet de la fin de vie en 2023. Prônant plutôt un système de «dialogue», Laurent Wauquiez se dit «favorable» à un système inspiré de la Suisse. Chaque année, les citoyens seraient consultés sur les sujets de sécurité, d’immigration, d’école et de santé. «Les Français pourraient s’exprimer sans que leurs décisions puissent être contestées : leur choix aurait immédiatement force de changement», appelle-t-il de ses vœux.