«Chiche ?», pourrait rétorquer Emmanuel Macron à lui-même. «Pour la Seine et la Marne, il y a eu un investissement extraordinaire qui a été fait par les communes, l’État (…) M’y baigner ? Et comment ! Il y a eu des engagements pris. J’irai…», a déclaré, bravache, le président de la République ce jeudi, à l’occasion de l’inauguration du Village olympique. «Je ne vous dirai pas la date, vous risqueriez d’être là», a ajouté le locataire de l’Élysée.

Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (26 juillet-11 août ; 28 août-8 septembre) doivent effectivement être l’évènement de tous les possibles en matière de baignade dans la Seine. Les épreuves de triathlon et de nage en eau libre doivent, par exemple, partir du pont Alexandre-III qui relie le Grand Palais aux Invalides. Ces épreuves sont toutefois menacées par la pollution de l’eau du fleuve.

Au début du mois de février, c’est l’édile de la capitale, Anne Hidalgo, qui affirmait dans un entretien à Ouest-France qu’elle plongerait bel et bien dans la Seine avant les JO, en juillet, quelques jours avant l’épreuve de natation du triathlon prévue dans le fleuve. Le lieu du plongeon a déjà été identifié : «Au Pont-Marie, où la baignade sera pérenne après les Jeux olympiques. Ce sera un beau plongeon plein de symbole.» Dans le même entretien, la socialiste invitait Emmanuel Macron à se joindre à elle. «S’il veut venir, il sera évidemment bienvenu», lançait-elle.

Se baigner dans la Seine est une Arlésienne. En 1988, alors maire de la capitale, Jacques Chirac déclarait : «Dans cinq ans, on pourra à nouveau se baigner dans la Seine. Et je serai le premier à le faire.» L’ex-président de la République n’a jamais honoré sa promesse. La baignade dans le fleuve, qui se pratiquait déjà sous l’Ancien Régime, a été interdite à Paris en 1923 par un arrêté préfectoral. De même, une brigade fluviale patrouille constamment pour empêcher les plongeons.

Depuis 2016, l’État et les collectivités locales franciliennes ont investi environ 1,4 milliard d’euros pour rendre baignables la Seine et la Marne, son principal affluent. Mais l’été dernier, les organisateurs des Jeux olympiques de Paris ont fait face à de sérieuses déconvenues lors d’événements tests.

Avant l’annulation de deux épreuves de triathlon (para et mixte), ce sont les épreuves de nage en eau libre qui avaient dû être annulées en raison d’une pollution causée par un épisode de pluie estivale inhabituel.