Noah Lyles, Femke Bol, Grant Holloway, Mondo Duplantis, Karsten Warholm… Pas moins de treize champions du monde titrés l’été dernier (hors relais) font le déplacement en Écosse, une densité rarement vue sur des championnats en salle parfois zappés par les athlètes. C’est moins le cas en cette année olympique, où un grand championnat est l’occasion pour les athlètes de se mesurer à la concurrence, de valider les cycles d’entraînement de l’hiver et de décrocher les médailles qui manquent à leur palmarès.

Triple champion du monde l’été dernier (100, 200 m, 4 x 100 mètres), Noah Lyles sera l’une des grandes attractions en Écosse, où il participera à 26 ans à ses premiers mondiaux en salle. Le sprinteur américain a tellement progressé sur ses départs – son point faible jusque-là – qu’il a retranché près d’un dixième à son record personnel sur 60 mètres cet hiver et figure en tête des bilans mondiaux sur la distance, juste devant son compatriote et recordman du monde Christian Coleman, lui aussi très attendu à Glasgow.

Le duel entre les deux Américains promet d’être spectaculaire. Ils ont déjà couru l’un contre l’autre lors des championnats des États-Unis mi-février et la confrontation avait alors tourné de justesse à l’avantage de Lyles (7’’43 contre 7’’44, les deux meilleures performances mondiales de l’hiver). «On est les meilleurs du monde. On va faire en sorte que tout le monde sache qui sont les vrais champions du monde», avait alors réagi Noah Lyles, qui rêve de d’or olympique à Paris cet été. Champion du monde en salle en 2018, Coleman avait laissé filer la victoire en 2022 en Serbie, devancé par le champion olympique du 100 mètres Marcell Jacobs. L’Italien fait cette année l’impasse sur la saison hivernale, tout comme d’autres habitués des championnats en salle (Jakob Ingebrigtsen, Yulimar Rojas, Keely Hodgkinson) qui préfèrent cette année se focaliser uniquement sur les Jeux.

Sur sprint long, la Néerlandaise Femke Bol part en immense favorite sur le 400 mètres, elle qui a battu mi-février son propre record du monde de la discipline en salle (49’’24). La spécialiste du 400 mètres haies l’été vient chercher à Glasgow sa première victoire sur des Mondiaux en salle, la seule compétition internationale (hors JO) où elle n’a pas gagné. Peu de suspense aussi du côté du 60 mètres haies, où le showman américain Grant Holloway semble imbattable. Invaincu depuis 10 ans sur cette distance, le hurdleur est plus rapide que jamais cet hiver et a lui aussi amélioré son propre record du monde il y a deux semaines (7’’27).

Chez les femmes, le record du monde du 60 mètres haies, qui datait de 2008, est également tombé en février mais elles sont deux à l’avoir abaissé d’un centième pour le porter à 7’’67 : la Bahaméenne Devynne Charlton a réalisé l’exploit le 11 février et a été égalée cinq jours plus tard par l’Américaine Tia Jones. Le duel entre les deux nouvelles stars n’aura toutefois pas lieu à Glasgow. Si Charlton sera bien du voyage en Écosse, Jones s’est légèrement blessée quelques heures après avoir égalé le record du monde et ne fera donc pas partie de la sélection américaine.

Parmi les autres disciplines à suivre : le 400 mètres masculin, avec la surprise Karsten Warholm qui y effectuera à Glasgow sa première course de l’hiver, et le concours du saut à la perche, qui devrait être une nouvelle fois la chasse gardée de Mondo Duplantis. Le Suédois, recordman du monde de la discipline avec 6,23m, figure en tête des bilans mondiaux cet hiver avec son saut à 6,02m la semaine dernière à Clermont-Ferrand. Derrière, six autres athlètes ont franchi 5m90 ou plus depuis le début de l’année.