La procureur militaire de l’armée israélienne, Yifat Tomer-Yerushalmi, a annoncé ce mercredi 21 février qu’une enquête a été ouverte à la suite de certaines pratiques de soldats dans la bande de Gaza. Plusieurs de ces actions sont «de nature criminelle et les autorités enquêtent sur elles», a-t-elle déclaré, selon la télévision d’État israélienne KAN, citée par le quotidien espagnol ABC .
«Depuis le début de la guerre, l’armée a généralement utilisé son pouvoir avec un grand professionnalisme et conformément à la loi», a-t-elle expliqué, avant de poursuivre: «Il y a également eu des incidents inacceptables qui étaient incompatibles avec les valeurs des forces armées israéliennes, contrairement aux instructions». Elle a dénoncé un «usage injustifié de la force, notamment contre les prisonniers», «des pillages», ainsi que «la destruction de biens civils».
Cette déclaration est intervenue le lendemain de l’envoi d’une lettre par le chef d’état-major de l’armée israélienne Herzi Halevi à ses troupes. «Nous agissons comme des êtres humains et, contrairement à notre ennemi, nous conservons notre humanité», a-t-il écrit, relate la chaîne de télévision israélienne i24NEWS. «Nous devons veiller à ne pas utiliser la force là où elle n’est pas nécessaire, à faire la distinction entre le terroriste et celui qui ne l’est pas, à ne pas prendre ce qui n’est pas à nous, un souvenir ou des armes, et à ne pas filmer des vidéos de vengeance», a-t-il poursuivi, selon la chaîne d’information.
Depuis qu’Israël a lancé son offensive terrestre dans la bande de Gaza en octobre dernier, de nombreuses photos et vidéos montrent des soldats israéliens se vengeant sur la population civile palestinienne. Des vols, des commentaires désobligeants, des actes de vandalisme ont ainsi été répertoriés et attribuées aux combattants de Tsahal, d’après l’analyse du New York Times.
Les troupes israéliennes ont aussi ramené dans leur pays de nombreux animaux : «beaucoup de chiens et de chats , au moins un perroquet et trois chevaux», indique The Times of Israël ce mercredi. Il s’agit «d’un simple geste de bonté et de bienveillance», mais aux yeux de certains, cette pratique relèverait du vol ou du pillage, interdits par les conventions de Genève.
Un soldat israélien a par exemple pris avec lui trois chevaux «avec la permission» de son commandant, raconte le quotidien israélien. Cependant, ces animaux «semblent avoir été volés», soupçonne le propriétaire de l’usine fabriquant les aliments donnés aux équidés. Mais il reconnaît que c’est finalement mieux pour leur survie : «Ils étaient maigres, ils avaient faim, ils étaient négligés. Ils seraient morts s’ils étaient restés là-bas». Tsahal a ouvert une enquête sur cette affaire, rapporte nos confrères.
«Je ne suis pas juriste mais si le choix doit être de “voler” un cheval […] pour le sauver […], alors je suis favorable au “vol”», a rétorqué Ben Ozeri, un militant du bien-être animal. Il rappelle par ailleurs que les terroristes du Hamas ont eux aussi volé des animaux en Israël lors de l’attaque du 7 octobre.