Vendredi, Andrey Rublev avait dégoupillé en demi-finale de l’ATP 500 de Dubaï. Le Russe, en désaccord avec une décision d’un juge de ligne, s’était précipité sur ce dernier pour lui aboyer au visage sans – comme le montre les quelques images, où le son parfois est masqué -, l’insulter.

Quelques minutes plus tard, le juge de ligne s’était plaint du coup de sang d’Andrey Rublev, finalement disqualifié pour ce reproche jugé «trop véhément.» Une disqualification aux portes de la finale (Alexander Bublik menait 6-5 dans le troisième set, sans break), qui a fait grand bruit sur le circuit ATP.

Si les commentaires sont partagés quant à la réaction du 6e joueur mondial envers ce juge arbitre, les acteurs du circuit professionnel ont largement pris la défense du Russe après son mauvais geste. Alejandro Davidovich Fokina (24e mondial) par exemple, a critiqué la décision de disqualifier le Russe : «Il est très injuste qu’ils disqualifient Rublev sans s’assurer au préalable que ce que le juge de ligne a compris est correct. Cette règle devrait être revue et modifiée. Honteux. Nous avons besoin du VAR dans le tennis. Ce qu’il a fait n’était pas bien, mais lui retirer le prize money et tous les points, sans avoir aucune preuve de la véracité de ce que le juge de ligne a dit à l’arbitre, semble injuste», a pesté l’Espagnol sur X. La Russe Daria Kasatkina (12e WTA) a appuyé les propos d’«ADF» sur X : «Donc vous pouvez prendre les points et l’argent d’un joueur sans regarder un replay ? Quelle blague, une nouvelle confirmation que nous avons besoin du VAR dans le tennis et d’un arbitrage électronique sur tous les tournois.»

Tennys Sandgren, 270e au classement ATP et réputé pour ses sorties médiatiques très engagées, est allé encore plus loin : « Il est assez fou que le superviseur puisse venir sur le terrain et vous mettre en « défaut » parce qu’un arbitre a dit que vous aviez juré en russe. Rublev devrait absolument faire appel de cette décision et demander l’argent du vainqueur – du tournoi – au tribunal. Il est vrai que la raison évoquée sur le terrain était une connerie », s’est insurgé l’Américain, également sur X.

De son côté, Adrian Mannarino a lui aussi critiqué l’attitude du juge de ligne, «venu pour balancer» et faisant un comparatif avec John McEnroe : «Je ne sais pas combien de match il terminerait en 2024…»

Nick Kyrgios a lui reconnu la «classe» d’Alexander Bublik, qui avait proposé au superviseur du tournoi de continuer le match. D’ailleurs, le Kazakh avait lui-même avoué en conférence de presse d’après-match qu’il doutait «fortement qu’Andrey ait dit quelque chose de fou», affirmant que ce n’était «pas son genre.» Nick Kyrgios avait enchaîné en apportant, lui aussi, son soutien au Moscovite, en affirmant que son attitude «ne justifiait pas une disqualification.»

Au contraire, l’ancien joueur et consultant chez Eurosport Arnaud Clément a, de son côté, défendu le corps arbitral. « C’est le règlement, ça fait partie de leur mission. Quand ils – les juges de ligne – entendent des propos, ils se doivent de les rapporter à l’arbitre de chaise. Même si certains font semblant par moments de n’avoir rien entendu. C’est assez incroyable pour un joueur de son calibre, par rapport à son expérience et à son passé, aux émotions qu’il a pu vivre depuis des années sur les courts. Perdre ses nerfs de cette manière-là, dans une demi-finale, c’est vraiment très particulier», a déclaré le Français.

De son côté, Andrey Rublev, depuis sa disqualification, n’a toujours pas montré le moindre signe de vie, notamment sur les réseaux sociaux.